Comment fonctionne ce nouveau test pour dépister le cancer de la prostate ?

© JEFF PACHOUD / AFP
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Mélanie Gomez , modifié à
Un test de dépistage plus simple, moins douloureux et plus rapide que ce qui est proposé aujourd'hui, est en cours de développement. Déterminant pour éviter les biopsies inutiles.

Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l'homme avec plus 54.000 nouveaux cas chaque année en France. Une équipe de chercheurs du CNRS et de l'Institut Curie vient de remporter une bourse de recherche européenne pour finaliser la mise au point d'un tout nouveau test de dépistage de ce cancer, plus simple, moins douloureux, plus rapide que ce qui est proposé aujourd'hui.

Un examen douloureux et stressant. Aujourd'hui, pour dépister le cancer de la prostate, le parcours est un peu compliqué. Chez les hommes avec un dosage sanguin (qu'on appelle le taux de PSA) élevé, et chez lesquels on constate une prostate de taille anormale, on propose de faire une biopsie. Ce sont donc environ 100.000 hommes chaque année qui doivent subir cet examen un peu douloureux, stressant et qui peut entraîner des complications, des infections par exemple. Alors que dans la moitié des cas, il n'y a pas du tout de cancer...

"Avec un test simple, on aura trié les patients". C'est donc pour éviter, notamment, ces biopsies inutiles que ce nouveau test a été développé, un test urinaire. Antonin Morillon dirige ces travaux à l'Institut Curie à Paris : "On peut aller directement chez l’urologue, on prélève les urines et en quelques jours, on peut savoir si le patient souffre d’un cancer de la prostate, ou pas. Cela permet, ensuite, d’orienter vers un diagnostic plus précis, et une biopsie qui est toujours nécessaire à faire. Mais au moins, avec un test simple, on aura trié les patients".

Les chercheurs vont encore travailler au moins 18 mois sur ce test, pour valider son utilisation en pratique sur plus de 1.000 hommes. Ensuite, il faudra qu'il obtienne son autorisation de mise sur le marché, et son remboursement. Si tout fonctionne, tous les hommes qui en ont besoin pourraient en bénéficier d'ici 10 ans.