Changer ses habitudes permet de lutter contre la dépression saisonnière (Illustration). 9:29
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Gauthier Delomez , modifié à
Avec la météo grisonnante et froide qui s'abat ces derniers jours, il est normal de ressentir un spleen qui peut se traduire en dépression saisonnière. Sur Europe 1, le psychiatre Michel Lejoyeux donne cinq conseils pour retrouver le sourire et aider à mieux passer cette période de l'année.

Novembre, il fait froid, gris, parfois humide et la nuit tombe vite. Tout pour installer une morosité ambiante. L'émotion négative qui nous guette en automne-hiver est normale selon le professeur Michel Lejoyeux, psychiatre à Paris et auteur du livre Les 4 temps de la renaissance aux éditions JC Lattès. Invité dans l'émission Bienfait pour vous, le psychiatre donne sur Europe 1 plusieurs façons à la portée de tous pour lutter contre la dépression hivernale, sans prendre de médicament.

Faire du sport

Premier conseil : bouger son corps. "Quand on bouge, on augmente ses endorphines et le facteur de croissances de neurones. Plutôt que de faire des mots croisés ou d'entraîner son cerveau en étant assis à sa table tout l'hiver, on sort, on bouge", explique Michel Lejoyeux sur Europe 1. Le psychiatre met en avant une étude munichoise qui montre que "quand on marche dix minutes dans le froid, on augmente de 30% son rythme cardiaque et en même temps, de 30% son niveau de bien-être". Bouger c'est bien, dehors c'est mieux car on va profiter "des effets des couleurs, de l'air, et des quelques minutes d'ensoleillement" grâce à la lumière extérieure.

Changer son décor quotidien

Autre technique fondamental pour lutter contre le spleen saisonnier, le changement. "Les gens qui ont un niveau élevé de recherche de nouveauté vont plutôt mieux, résistent davantage. On s'en est aperçu pendant la pandémie", souligne le psychiatre. Chez soi, cela peut passer par un changement de la décoration ou de la disposition des meubles dans une pièce.

Changer ses habitudes

Si l'envie ne vous prend pas de faire de tels changements, cela peut pas passer par des "petites expériences" quotidiennes qui touchent aux habitudes. "Il faut faire appel à son imagination", assure Michel Lejoyeux, prenant par exemple le choix d'un habit que l'on n'a pas porté depuis un moment. Aussi, "pour sortir de sa zone de confiance, on va adresser la parole à quelqu'un qu'on n'a pas appelé depuis longtemps. On a besoin de renouvellement", estime-t-il.

Modifier ses habitudes alimentaires permet également de lutter contre la dépression.

Adresser une lettre de gratitude à son conjoint

Le professeur Michel Lejoyeux aborde la question du couple et propose de "chercher un motif de gratitude", toujours face au spleen hivernal. "On va écrire une petite lettre avec trois raisons essentielles de dire merci à celui ou celle qui partage sa vie", précise-t-il. Une méthode qui nous vient des États-Unis.

"Vous écrivez avec une belle plume, vous l'enroulez et vous l'offrez au dîner", poursuit le psychiatre. Tous ces conseils permettent de "doper" notre humeur. "La nouveauté que l'on n'a pas dans le renouvellement de la nature, on va pouvoir la voir dans sa manière de penser ou de se comporter", ajoute le professeur.

Rêver volontairement

Parmi les façons de mieux vivre cette période hivernale, Michel Lejoyeux préconise enfin la "rêverie volontaire", avec dix minutes d'esprit vide par jour. "On s'est aperçus que les rêveurs, ceux qui font du vagabondage de l'esprit, sont globalement plus résistants, à l'hiver et tout ce qui est imprévisible", explique-t-il. "Ce défaut d'être un peu rêveur, d'être inattentif, on va le cultiver une fois par jour. On se déconnecte avec éventuellement une musique bien planante, un texte qui nous fait rêver. Ces dix minutes vont révéler nos vraies pensées, et on va en sortir tout à fait régénéré", assure le professeur.