Cancer du sein : première mastectomie avec un robot

Une mammographie pour dépister le cancer du sein. 1:13
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M.S. , modifié à
Le chirurgien Benjamin Serfati a opéré deux ablations du sein avec un robot, une technique qui permet de réduire le nombre d'opérations et la taille des cicatrices.

C’est une première qui pourrait changer la vie de milliers de patientes, révélée mardi par Le Parisien. Le docteur Benjamin Serfati a opéré deux ablations du sein à l’aide d’un robot à l’hôpital Gustave-Roussy de Villejuif, dans le Val-de-Marne. Le chirurgien a expliqué les bénéfices et les enjeux de ce nouveau type d’opération, mardi dans le Grand direct de la santé sur Europe 1.

Une cicatrice plus petite. Elle présente deux grands avantages. Tout d’abord, l’ablation du sein et la reconstruction mammaire sont faites au cours de la même intervention, alors que la reconstruction nécessite habituellement un, voire plusieurs passages supplémentaires sur la table d’opération. Ensuite, l’habituelle cicatrice de 15 à 20 cm sous le sein est remplacée par une cicatrice sous le bras, de 5 cm environ. Un profit esthétique qui n’a rien d’anodin, alors que deux femmes sur cinq souffrant d’un cancer du sein subissent une ablation.

Une caméra utilisée grâce au robot. Benjamin Serfati espère que l’emplacement de cette cicatrice, qui ne se trouve alors plus au contact de la prothèse mammaire, va permettre de réduire le nombre de complications post-opératoires, même si "on ne peut pas encore s’avancer" à ce sujet. Ce type d’opération concerne deux types de femmes : celles qui veulent faire une ablation préventive car elles sont porteuses d’une mutation génétique qui les prédispose au cancer du sein et les patientes déjà atteintes d’un cancer, à un stade qui n’est trop avancé et où la tumeur ne se trouve pas trop près du mamelon. Il s'agit de mastectomies dans lesquelles on peut conserver le mamelon et l'aréole.

L’utilisation d’un robot permet de placer une caméra dans le sein des patientes, "d’être beaucoup plus précis et d’avoir des angles de rotations plus importants", précise le chirurgien. L’homme ne cède pas le pas à la machine : le robot n’est pas automatique et il reproduit les gestes de Benjamin Serfati. L’hôpital Gustave-Roussy est pour l’instant le seul en France à avoir l’autorisation d’utiliser ce robot pour ce type d’intervention.