Cancer : Angelina Jolie a boosté le nombre de dépistages

En mai 2013, l'actrice américaine révélait à la presse qu'elle avait subi une double mastectomie, c'est à dire l'enlèvement chirurgical des deux seins.
En mai 2013, l'actrice américaine révélait à la presse qu'elle avait subi une double mastectomie, c'est à dire l'enlèvement chirurgical des deux seins. © MARK RALSTON / AFP
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Mélanie Gomez et T.M.
Les consultations de dépistage du cancer ont augmenté de près de 20%, selon l'Institut National du Cancer. Grâce, notamment, à la médiatisation des opérations de l'actrice Angelina Jolie.

Est-ce l'effet Angelina Jolie ? Les consultations pour dépister un terrain génétique favorable au cancer ont explosé en France : plus de 50.000 en 2014, soit une hausse de 18% par rapport à l'année précédente. Porteuse d'un gène du cancer qui a coûté la vie à sa propre mère, l'actrice américaine Angelina Jolie a beaucoup médiatisé les opérations préventives qu'elle a subies, et mis ainsi un coup de projecteur sur un problème jusqu'ici méconnu.

"Elle a, je pense, pu sauver des vies". Clairement, cela a provoqué une prise de conscience chez les femmes à risque d'être porteuses, comme l'actrice, d'une mutation génétique BRCA1 ou BRCA2, celles qui augmentent le risque de cancer du sein ou de l'ovaire. Ce sont d'ailleurs les mutations génétiques pour lesquelles on réalise plus de tests actuellement. "En 2014, on a fait environ 3.500 consultations, quand on en faisait 2.500 l'année d'avant", détaille Dominique Stoppa-Lyonnet, chef du service de génétique à l'Institut Curie. "Angelina Jolie a démocratisé la réalisation de ces tests génétiques. Je l'ai trouvé très courageuse dans sa démarche. En ce sens, elle a, je pense, pu sauver des vies", estime le médecin.

Le dispositif a du mal à suivre. Tout le monde ne peut pas se rendre dans l'une de ces 130 consultations de génétique en France pour réclamer un test. Ce sont les médecins qui évaluent pour qui un tel examen est pertinent ou non. Enfin, si l'augmentation du nombre de tests est une bonne nouvelle, le dispositif national d'oncogénétique a du mal à suivre. Actuellement, le délai médian pour obtenir un premier rendez-vous est de treize semaines, alors qu'il n'était que de neuf semaines en 2012.