Autisme : les psychiatres dénoncent les "propos irresponsables" d'une secrétaire d'État

Sophie Cluzel AFP
Sophie Cluzel ne veut pas entendre parler de psychiatrie pour le traitement de l'autisme. © AFP
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avec AFP
En début de semaine, la secrétaire d'État aux personnes handicapées Sophie Cluzel a demandé "qu'on arrête de parler de psychiatrie" pour la prise en charge de l'autisme.

Onze syndicats et sociétés savantes de psychiatres ont dénoncé vendredi les propos "irresponsables" et "indignes" de la secrétaire d'État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, qui a demandé en début de semaine "qu'on arrête de parler de psychiatrie" pour la prise en charge de l'autisme.

"C'est fini la psychiatrie !"

"Sophie Cluzel doit immédiatement retirer ses déclarations indignes", a exigé dans un communiqué le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP), qui regroupe ces 11 organisations et "condamne à l'unanimité et avec la plus grande fermeté les propos irresponsables et scandaleux de la secrétaire d'État".

Sophie Cluzel, qui présentait lundi les premiers résultats de la stratégie nationale sur l'autisme, a demandé à cette occasion "qu'on arrête de parler de psychiatrie, et qu'on parle vraiment d'une bonne prise en charge, très précoce". Elle a estimé que "sur les adultes, on est très en retard, ils sont dans des prises en charge inadéquates, en hôpital psychiatrique où ils n'ont rien à faire" et a ajouté : "Nous allons changer la donne sur les enfants, c'est fini la psychiatrie !".

La profession dénonce des "appréciations brutales"

Pour le CNPP, "ces appréciations brutales découragent et affligent" la profession sur laquelle "une membre du gouvernement se permet de jeter l'opprobre", au lieu de "rester en cohérence avec la ministre de la Santé et le président de la République".

Fin février, Emmanuel Macron a promis de "réinvestir" dans la psychiatrie, en particulier pour "redonner une perspective à la pédopsychiatrie". Auparavant, Agnès Buzyn avait annoncé en début d'année une augmentation de 100 millions d'euros des crédits budgétaires pour la psychiatrie et la santé mentale.