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Yasmina Kattou, édité par Margaux Baralon , modifié à
Depuis 2016, les robots ont fait leur entrée dans les blocs opératoires pour assister les chirurgiens. Et la technologie présente plusieurs avantages, notamment des interventions plus courtes et moins invasives. Reportage à l'hôpital Necker, à Paris, où Europe 1 a exceptionnellement pu assister à une intervention.
REPORTAGE

"Da Vinci est prêt. Poussez tous les bras derrière la ligne du laser vert", énonce une voix artificielle. À quelques mètres de la table d'opération de ce bloc opératoire de l'hôpital Necker, à Paris, le docteur Thomas Blanc lui obéit. Da Vinci est un robot, que le chirurgien va télécommander pendant plusieurs heures assis, en chaussettes pour "avoir une bonne sensation de la voûte plantaire". Peu à peu, les quatre bras articulés de l'engin se positionnent au-dessus de l'abdomen du patient endormi qui attend l'intervention. Un petit garçon de 11 ans avec une tumeur au niveau de l'aorte. 

"Une interface entre le malade et le chirurgien"

Au bout des quatre bras articulés de Da Vinci, qui lui donnent des allures de pieuvre blanche, des ciseaux, une pince et une caméra. Les yeux rivés sur un écran, Thomas Blanc a une vision en trois dimensions des organes, comme s'il naviguait à l'intérieur du corps. Au bout de ses doigts, des manettes lui permettent de gérer les instruments à distance. Ses gestes sont précis. Et ce sont les siens, uniquement les siens. "Le robot est une interface entre le malade et le chirurgien", explique le professionnel de santé. "Le jour où vous me trouvez un robot qui opère, je serai très heureux."

Depuis 2016, les appareils ont fait leur entrée dans les blocs opératoires français. Aujourd'hui, dix hôpitaux de l'AP-HP, dont Necker, sont équipés de ces nouvelles technologies qui ont de réels avantages. Les interventions sont plus courtes, plus précises et surtout moins invasives. Terminée, l'ouverture au scalpel d'un patient. Quatre petits trous suffisent. 

Toute l'organisation du bloc opératoire est adaptée

Il n'y a pas que le robot que le chirurgien guide à distance. Son équipe aussi. En chirurgie robotique, toute l'organisation du bloc change. "Lorsque le chirurgien nous demande de faire quelque chose, on répète l'ordre avant de le faire pour être sûr de l'exactitude de ce qu'il demande", explique Stéphanie, infirmière, qui s'est adaptée à ces nouveaux paramètres. "Parce qu'il n'a pas de visuel."
Au bout de 4h30 d'opération, la tumeur, de la taille d'une noix, est détachée de l'aorte du jeune patient. Un soulagement pour Thomas Blanc. Le garçon pourra reprendre une vie normale trois jours après l'opération. "Les avantages, c'est de permettre la réalisation de chirurgies complexes par une voie mini-invasive, c'est-à-dire sans grande incision", rappelle le chirurgien. "On diminue par deux la durée de l'hospitalisation et les enfants peuvent reprendre leurs activités sportives plus rapidement." Physiquement, les quatre cicatrices de 8 millimètres faites sur l'abdomen disparaîtront d'ici à un an.