Paris a un plan pour attirer les médecins

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Noémi Marois , modifié à
SANTÉ - Le plan "Paris Med'" va offrir aux médecins libéraux des incitations à l'installation et des loyers attractifs. 

La pénurie de médecins ne frappe pas que nos campagnes. Paris, qui depuis cinq ans aurait perdu 300 généralistes, court à la "catastrophe sanitaire", selon la mairie socialiste. Anne Hidalgo a par conséquent mis en place un plan pour inciter les médecins à s'installer dans la capitale, révèle Les Echos jeudi. Loyers réduits, aide à l'installation… "Paris Med'" devrait bénéficier d'un budget de 3,5 millions d'euros. 

Des aides… La capitale va proposer une aide financière à l'installation pouvant aller jusqu'à 15.000 euros mais aussi des loyers attractifs. Ces derniers seront de 30 à 50% inférieurs à la moyenne parisienne. La mairie de Paris passera pour cela des accords avec les bailleurs sociaux. Et dans 14 arrondissements sur 20 où la pénurie médicale est la plus importante, l'aide à l'installation pourrait doubler. 

… mais pas pour tous les médecins. Paris conditionne cependant ses aides à certaines conditions. Les médecins visés par "Paris Med'" ne doivent pas pratiquer de dépassements d'honoraires et doivent accepter de se regrouper à plusieurs dans les mêmes locaux. Enfin, les généralistes seront privilégiés.

Créer "15 à 20 lieux par an". La mairie de Paris qui a élaboré ce plan avec l'Autorité régionale de santé, l'Ordre des médecins et l'Assurance-Maladie, envisage un budget de 3,5 millions d'euros, étalé jusqu'en 2020. Mais ce montant doit être confirmé lors d'un vote en conseil municipal lundi ou mardi. La capitale souhaite, grâce à ces mesures incitatives, attirer une centaine de professionnels par an dans 15 à 20 nouveaux lieux. 

La médecine générale, en voie de disparition à Paris ? Pour Bernard Jomier, adjoint à la santé et aux relations avec l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, il est urgent d'agir. "L'âge moyen des généralistes est de 55 ans et dans certains arrondissements la moitié vont partir en retraite dans les cinq ans, sans remplaçants en perspective", explique-t-il aux Echos. Loyers élevés et hausse du coût de la vie dans la capitale expliquent cette désertification en cours.

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