"La vaccination n'est pas un acte anodin"

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Fabienne Cosnay , modifié à
POINT DE VUE - Le projet de loi santé prévoit la possibilité de faire son vaccin chez le pharmacien. Les médecins sont réticents.

L'INFO. Pour rendre la vaccination plus accessible à la population et mieux protéger, le projet de loi santé de Marisol Touraine prévoit d'autoriser les pharmaciens à pratiquer ce type d'acte. Une mesure qui doit permettre de "simplifier les choses" et de "favoriser la vaccination", pour pousser chaque Français à "se protéger soi-même" et à "protéger les autres" en bénéficiant de la facilité d'accès à leur pharmacie, a souligné la ministre de la Santé. Les pharmaciens y sont favorables a priori, à condition d'avoir une rémunération suffisante.

Les infirmières, déjà. Du côté des médecins, en revanche, on s'interroge sur l'utilité de recourir aux pharmaciens, en rappelant notamment que les vaccins peuvent déjà être faits par les infirmières, moyennant 10 euros contre 23 euros pour toute consultation chez le généraliste.

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"Pas un acte anodin". Pour Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français, le pharmacien ne doit surtout pas se substituer au rôle jusqu'ici dévolu au médecin. "La vaccination n'est pas un acte anodin", met en garde le médecin, contacté par Europe 1. "Il y a aujourd'hui un courant anti-vaccination en France, il est important de permettre à l'ensemble de la population française d'être bien informé et de discuter avec chacun si l'on sent des réticences", ajoute Jean-Paul Ortiz.

"Aucun regard sur l'ordonnance médicale". Si les pharmaciens obtiennent le droit de faire la piqûre, ils n'auront aucun regard sur l'ordonnance médicale. Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français, estime qu'il y a deux principes à respecter. Le médecin devra toujours faire la prescription de vaccination car il y aura toujours des contre-indications et des explications à donner au patient. Une fois le vaccin réalisé, il est indispensable que le médecin le sache. "Cela pose la question de la traçabilité dans les dossiers médicaux. Il faudra toujours un retour vers le médecin traitant", prévient Jean-Paul Ortiz.