L’accès à l’IVG reste compliqué

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Manque d’informations et de praticiens : Avorter est un droit, mais le faire est plus compliqué.

L'interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit, mais dans la pratique son accès reste compliqué malgré quelques progrès, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales qui doit être remis mardi à la ministre de la Santé. Roselyne Bachelot a déjà annoncé vendredi sa volonté de garantir un égal accès à l'avortement sur le territoire et promis une consultation médicale gratuite et anonyme pour les mineurs.

Garantir un meilleur accès et renforcer la prévention, en particulier en direction des plus jeunes. Ce sont les principaux enseignements de ce rapport, qui note que si "la prise en charge de l'IVG a marqué des progrès réels", ces avancées "demeurent fragiles", 35 ans après la loi Veil légalisant l'avortement.

Améliorer la contraception

Echec de la contraception. Si la France compte un taux de diffusion de la contraception "parmi les plus élevés au monde", elle enregistre "un taux d'IVG qui ne diminue pas et reste à un niveau relativement important". L'Inspection générale des affaires sociales note un "niveau préoccupant" d'échecs de la contraception classique et rappelle que 72% des IVG sont réalisées sur des femmes qui étaient sous contraception. Bien que facilité, le recours à la "pilule du lendemain" est "trop faible pour entraîner une diminution du nombre d'avortements", note aussi l'Igas.

Le coût de la contraception. Quant aux jeunes, bien que la loi leur garantisse un accès autonome à la contraception, "ce droit leur est dénié dans les faits", puisque les ados doivent présenter la Carte vitale de leurs parents pour se faire rembourser. Plus largement, le coût de la contraception est souvent trop élevé, pouvant aller jusqu'à 175 euros annuels pour un timbre contraceptif hebdomadaire.

Améliorer l’information

L'information. L'Education nationale est aussi pointée du doigt pour ses lacunes. Elle ne joue pas suffisamment son rôle en matière d'éducation sexuelle, ce qui constitue pourtant une obligation légale depuis 2001. Améliorer l’information doit permettre une contraception plus efficace, et donc une baisse des avortements. L'accessibilité aux centres de planification familiale demeure en outre "limitée".

Inciter les établissements

Le manque de praticiens. Outre le défaut d’information sur l’IVG, les femmes sont confrontées à un autre problème : le manque de praticiens spécialisés dans l’avortement. Activité peu rentable, l’avortement est délaissé par les établissements de santé. Une centaine ont disparu entre 2000 et 2006. La ministre de la Santé a donc promis vendredi une hausse de 10% de la rémunération pour les établissements pratiquant l'IVG. La France compte plus de 200.000 IVG par an. Depuis une loi de 2001, le délai légal pour avorter est passé de dix à douze semaines pour faciliter d’avantage l'accès à l'avortement et à la contraception.