Enfants : gare à l’automédication

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Une étude australienne pointe cette tendance des parents. La France n’est pas épargnée.

Une enquête réalisée par des chercheurs de l’université de Sydney a mis en lumière lundi le recours trop fréquent des parents à l’automédication de leurs enfants. "De nombreux enfants sont mis en danger par un usage excessif de la part de leurs parents de médicaments pour la fièvre, la toux et les rhumes, disponibles sans ordonnance", concluent les scientifiques.

 

Le danger des antibiotiques

 

En France, si l’absence d’étude rend difficile la quantification du phénomène, l’automédication est également monnaie courante. "Dès qu’il y a des médicaments dans la pharmacie, les parents ont tendance à en donner à leurs enfants ", reconnaît Jean-Christophe Paon, chef de service de pédiatrie à l’hôpital de Bayeux, joint par Europe1.fr

 

Le risque principal de l’automédication consiste en la mauvaise utilisation des antibiotiques. "Il ya plusieurs problèmes", souligne Jean-Christophe Paon. "D’abord, donner un antibiotique alors qu’il n’y en a pas besoin. Là, ce n’est pas trop grave, car il suffit de stopper la prise du médicament. Le plus embêtant, c’est de donner un antibiotique non adapté. Dans ce cas-là, on risque de se retrouver avec des bactéries qui sont beaucoup plus ennuyeuses et qu’on a du coup plus de mal à éliminer."

 

Une pratique parfois encouragée

 

Parmi les symptômes qui entraînent souvent une automédication, le médecin cite, dans l’ordre d’importante : fièvre, douleurs, diarrhée, vomissements et toux. Dans ce dernier cas, "malheureusement, les parents donnent souvent des médicaments qui ne sont pas actifs, donc complètement inutiles. Certains fluidifiants peuvent même être dangereux, pour les tout-petits, qui ne savent pas cracher."

 

Pour autant, si l’automédication peut s’avérer dangereuse, c’est également une pratique encouragée. "On essaye d’éduquer les parents dès les premiers mois de la vie de leur enfant. On essaye de leur apprendre en cas de fièvre à donner un peu de paracétamol, de leur apprendre certaines choses qui puissent faire eux-mêmes à la maison", explique Jean-Christophe Paon, qui dédramatise : "le plus souvent, l’automédication entraîne des complications bénignes, et qui n’ont pas de conséquence sur le long terme."