Évacuation de Notre-Dame-des-Landes : "On a donné des consignes de retenue", assure Collomb

  • Copié
R.Da. , modifié à
Interrogé par Europe 1, le ministre de l'Intérieur espère que l'évacuation des zadistes de Notre-Dame-des-Landes, lancée lundi matin, se passe le "mieux possible".
INTERVIEW

L'expulsion des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a commencé tôt lundi matin. Alors que 2.500 gendarmes sont sur place depuis 3h du matin pour déloger les zadistes, plusieurs journalistes ont constaté des affrontements entre les occupants des lieux et les forces de gendarmerie mobiles. "Nous essayons de venir avec des huissiers, nous faisons des somations légales et donc si les gens quittent leur domicile, ils sont libres d'aller ailleurs et de vaquer à leurs occupations. Ce ne sont pas des arrestations que nous faisons", a assuré au micro de la matinale d'Europe 1 Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur. "Nous espérons que les choses se passeront du mieux possible", ajoute-t-il.

Des caméras pour éviter les dérapages. "Vous avez toujours présent à l'esprit des événements comme Sivens [et la mort de Rémi Fraisse, ndlr]. La mort d'un jeune homme est quelque chose d'affreux. On a donné des consignes de retenue, je crois que la majeure partie de la journée d'hier a été passée à donner des consignes et rappeler la déontologie qui devait être celle des forces de l'ordre", a également indiqué Gérard Collomb quant à la préparation de cette évacuation. Par ailleurs, sur les 2.500 gendarmes déployés, 200 d'entre eux sont munis de caméras pectorales pour filmer leur intervention, selon une information d'Europe 1.

Une centaine de personnes à évacuer. L'intention du gouvernement est de détruire les édifices précaires élevés ces dernières années par les opposants au projet d'aéroport, finalement abandonné en début d'année. "Oui, nous allons les détruire, mais en même temps, nous proposons un relogement à chacun. Il n'y aura pas de gens à la rue", explique le locataire de la place Beauvau. "On pense qu'il y a environ une quarantaine d'édifices, donc peut-être une centaine de personnes", a-t-il précisé. "Il fallait que la loi se réinstalle", martèle encore Gérard Collomb.

Un nouveau projet pour Notre-Dame-des-Landes. "Dans les zadistes, une partie est prête à se tourner vers l'avenir, veut construire Notre-Dame-des-Landes, et une autre partie est là pour occuper le terrain, construire une vie marginale et rester dans cette rébellion qui leur manque un peu, désormais que l'aéroport ne doit plus être construit", analyse le ministre, toujours au micro d'Europe 1. "Nous avions dit que nous ne ferions pas [l'aéroport de] Notre-Dame-des-Landes, mais que nous voulions aussi que, sur ce secteur, la vie puisse revenir à la normale. Nous discutons depuis des mois avec celles et ceux qui veulent construire un projet sur Notre-Dame-des-Landes", indique-t-il. 

Dans un entretien au Parisien publié dimanche, Edouard Philippe, le Premier ministre, a rappelé que le gouvernement avait donné aux zadistes jusqu'à la fin de la trêve hivernale pour quitter d'eux-même les lieux. "Les occupants illégaux qui avaient un projet agricole - puisque la vocation de ces terres doit être agricole - ont été invités à se manifester, à s'insérer dans les procédures normales. Ceux qui se placent dans ce cadre auront leur place dans le respect des procédures légales", a-t-il expliqué.