Voies sur berge : une arme pour les (nombreux) adversaires d'Hidalgo

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Attaquée sur la méthode, Anne Hidalgo perd en crédibilité deux ans avant les municipales. © Christophe Petit Tesson / POOL / AFP
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David Doukhan, édité par R.Da. , modifié à
Le désaveu de la maire de Paris par la justice, qui a invalidé la fermeture des voies sur berge de la rive droite, a de quoi aiguiser les appétits de ses opposants en vue des municipales de 2020.

L'étude préparatoire était inexacte et tronquée. Ce sont les conclusions du tribunal administratif de Paris, qui a annulé mercredi la fermeture à la circulation des voies sur berge de la rive droite de Paris, fustigeant l'étude d'impact du projet. En retoquant cette mesure phare d'Anne Hidalgo, mesure censée faire baisser la pollution, les juges ont donné du grain à moudre aux nombreux opposants politiques de l'édile socialiste.

"Une image d'amateurisme". La maire de Paris a décidé de faire appel. "En tout état de cause, Anne Hidalgo prendra un nouvel arrêté pour maintenir la piétonisation des berges de Seine, après échange avec le préfet de police", a également indiqué jeudi matin sur Europe 1 Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris. Il n'empêche, l'image politique de l'élue en a déjà pris un coup. "C'est un coup dur pour nous, le plus dommageable, c'est que c'est la procédure qui est mise en cause. Ça donne une image d'amateurisme", constate un socialiste parisien.

Une entorse au code de l'Environnement. Le tribunal a étrillé une enquête publique qui comportait des inexactitudes, des omissions et des insuffisances. Cerise sur le gâteau : il a même estimé que cette décision n'était pas conforme au code de l'Environnement qui ne permet de fermer les voies que de manière temporaire. Le verdict est terrible pour la crédibilité d'Anne Hidalgo qui s'entend donc dire qu'elle a mal compris la loi.

L'opposition en embuscade. Ses adversaires politiques ne pouvaient pas rêver mieux. La droite lui est tombée dessus, la présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse en tête, exigeant une nouvelle concertation et une nouvelle étude d'impact. Les marcheurs parisiens se taisent mais observent, l'air goguenard, en attendant leur heure. Ils sont nombreux à vouloir prendre sa place, et ce revers pourrait leur fournir un angle d'attaque.