Visite d'Emmanuel Macron aux États-Unis : "on va surveiller les petites paroles cachées derrière les grandes"

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Sur Europe 1, Jean-Éric Branaa, spécialiste des Etats-Unis et maître de conférences à Paris II, revient sur les grands moments attendus de la visite d'État du président français outre-Atlantique.
INTERVIEW

Emmanuel Macron se rend lundi aux États-Unis, pour une visite d'État de trois jours, à la rencontre du président américain Donald Trump. Un déplacement qui se tient dans un contexte international bien particulier. De nombreux sujets devraient ainsi être évoqués, comme la guerre en Syrie, l'accord sur le nucléaire iranien ou encore les relations avec la Corée du Nord.

Une relation par défaut ? C'est la première fois qu'a lieu une visite d'État depuis l'élection de Donald Trump. En quinze mois, le président américain n'avait déroulé le tapis rouge à personne. "Donald Trump a de gros problèmes dans sa relation avec le Royaume-Uni. (...) Et avec l'Allemagne, il veut rétablir la balance commerciale au profit des Américains", analyse Jean-Éric Branaa, spécialiste des Etats-Unis et maître de conférences à Paris II. "Donc il s'est finalement tourné vers les Français et il se trouve qu'il a eu un très bon accueil puisque l’année dernière, nous l'avons invité le 14 juillet avec tous les fastes de notre République".

"Il n'y a pas de place pour un micron d'interprétation". Étape importante de cette visite d'État : un dîner, lundi soir, dans la résidence de Mount Vernon, la demeure de George Washington. Un moment où tout est pensé à l'avance, selon un protocole très précis. "Il n'y a pas de place pour un micron d'interprétation entre les deux hommes", explique Jean-Éric Branaa. "On sait déjà exactement ce qui va se passer dans ce genre de visite, ce qu'il va dire et ne pas dire", souligne le spécialiste.

Sur ce dernier point, les observateurs politiques resteront justement très attentifs, car "Emmanuel Macron aime quand même dire des choses quand il n'a pas à le faire". "On va surveiller les petites paroles cachées derrière les grandes", indique le maître de conférences.

Autre moment phare, qui aura lieu mercredi : le discours du président français devant le Congrès américain. "Ce n'est pas dans la visite d'État, c'est un plus. C'est Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants, qui l'a invité", précise Jean-Éric Branaa. "C'est important car il y aura un message un petit plus politique, sur les multilatéralismes".