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Diane Berger et Jean-Rémi Baudot, édité par Ugo Pascolo
Au lendemain de nouvelles violences lors des manifestations contre le projet de loi "Sécurité globale", l'opposition tire à boulets rouges contre la gestion de la situation par l'exécutif. Mais au-delà du jeu politique, il existe un véritable embarras au sommet de l'État. 
ANALYSE

Haro sur Emmanuel Macron et sur le gouvernement. Après de nouveaux heurts samedi lors des manifestations contre la loi de "Sécurité globale", 95 interpellations et 67 membres des forces de l'ordre blessés, plusieurs voix s'élèvent dans la classe politique pour critiquer la gestion de la situation par l'exécutif. C'est notamment le cas de Bruno Retailleau. Le sénateur Les Républicains estime au micro d'Europe 1 qu'il y a une "défaillance dans la chaîne, notamment de sécurité, et dans le maillon judiciaire". L'ancien soutien de François Fillon à la présidentielle de 2017, préconise donc la création d'une brigade anti Black blocs, unique moyen selon lui pour parvenir "à casser ces bandes paramilitaires souvent très bien organisées et très bien entraînées."

Le jeu de la politique...

Mais Bruno Retailleau n'est pas le seul à tirer à boulets rouges sur le gouvernement. Le président du conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand ou encore le général Pierre de Villiers y sont eux aussi allés de leur pique contre le gouvernement. Il faut dire qu'à 18 mois de l'élection présidentielle, le jeu de la politique bat son plein et critiquer permet d'exister dans le débat public. 

... et un véritable embarras au sommet de l'État

Reste qu'au-delà du match politique, il existe un véritable embarras au sommet de l'État. "Quoi qu'on fasse, ça ne va pas", confiait dimanche après midi un conseiller au ministère de l'Intérieur au micro d'Europe 1. "Le vrai problème c'est qu'à chaque manifestation, il y a des black blocs", abonde de son côté un autre conseiller à Matignon.

Il faut dire que le maintien de l'ordre est devenu un sujet particulièrement politique dans lequel tout écart enflamme les débats, que ce soit côté police ou côté casseurs. La fermeté affichée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin crée des remous et ces anciens amis de la droite ne l'épargne pas.

Darmanin reçu par Castex à Matignon dimanche après-midi

Selon les informations d'Europe 1, il a d'ailleurs été reçu par le Premier ministre Jean Castex dimanche après midi à Matignon. Un rendez-vous qui n'était pas à l'agenda, mais qui intervient à quelques jours de la présentation du projet de loi des "séparatismes".

Gérald Darmanin est de plus en plus clivant à l'Elysée. Certains n'ont pas manqué de remarquer que c'est son nom qui était sur les pancartes samedi dans les cortèges, pas celui du président. Donc oui, l'opposition tire à boulets rouges sur Emmanuel Macron. Mais en réalité, c'est tout son dispositif politique qui est actuellement malmené.