VIDÉO - Faut-il instaurer une taxe sur les GAFA au niveau européen ?

Christine Kerdellant, journaliste, et Maxime Sbaihi, économiste, débattent de l'opportunité d'une taxe GAFA au niveau européen.
Christine Kerdellant, journaliste, et Maxime Sbaihi, économiste, débattent de l'opportunité d'une taxe GAFA au niveau européen. © Montage Europe 1
  • Copié
, modifié à
L'Union européenne doit-elle taxer les géants du numérique afin d'éviter l'optimisation fiscale vers certains de ses membres, ou devrait-elle essayer autre chose ? Nous avons posé la question à deux experts.
VIDÉO

Bruno Le Maire lui-même s'y est cassé les dents : le ministre de l'Économie, qui voulait convaincre ses partenaires européens d'organiser au niveau de l'Union la taxation des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), a finalement dû renoncer pour se contenter d'une taxe 100% française. Avait-il raison de vouloir s'y risquer, ou l'Europe devrait-elle envisager de peser autrement que via une taxation sur les géants du numérique ? Europe 1 a interrogé deux spécialistes pour en savoir plus.

Pour Christine Kerdellant, directrice de la rédaction de L'Usine nouvelle et auteure de Dans la Google du Loup (éd. Plon), la taxe GAFA au niveau européen est l'option optimale, plus efficace qu'une taxe nationale, mais moins qu'une taxe mondiale. "Ce qu'on veut faire, c'est empêcher les GAFA de changer de pays en fonction des taxations favorables dans tel ou tel pays. Donc si, au niveau mondial, tout le monde l'appliquait, on redeviendrait tout à fait neutre", détaille-t-elle. "Au niveau européen, c'est déjà bien, cela évite que les GAFA se déplacent, s'installent en Irlande ou aux Pays-Bas." Reste que, souligne la journaliste, la mise en place d'une telle taxe nécessite l'unanimité des États membres… ce qui semble très difficile à obtenir.

De son côté, le président du think tank libéral GenerationLibre, Maxime Sbaihi, plaide pour changer de paradigme. "La taxe est une régulation assez ancienne, c'est un réflexe très français", souligne celui qui plaide plutôt pour mettre en place un droit de propriété privée des données personnelles. "Nos données ont une grande valeur et permettent aux plateformes de faire des profits", explique cet économiste. "Un droit de propriété des données personnelles permettrait de redonner le pouvoir et le contrôle aux individus."

Et vous, qu'en pensez-vous ? N'hésitez pas à commenter et partager cette vidéo.