Valls : les coulisses du mea culpa sur le voyage à Berlin

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© ALAIN JOCARD / AFP POOL / AFP
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Antonin André et B.B , modifié à
François Hollande a reçu son Premier ministre en tête à tête, mardi.

"Si c'était à refaire, je ne le referais pas". Depuis La Réunion où il est en déplacement officiel, Manuel Valls a cherché, jeudi à clore la polémique dans laquelle il est empêtré depuis la révélation de son voyage à Berlin pour assister à la finale de la Ligue des Champions. Europe 1 vous raconte les coulisses de ces quatre jours de tumulte pour le chef du gouvernement.

Une communication hésitante. Dimanche, au lendemain de la victoire de son équipe de cœur barcelonaise, Manuel Valls balayait la polémique et dénonçait alors "les grincheux" qui lui reprochaient son déplacement. Quatre jours plus tard, le ton a bien changé. Les mots aussi. Depuis La Réunion, le Premier ministre s'est ainsi (presque) excusé d'avoir répondu à l'invitation de Michel Platini : "si c'était à refaire, je ne le referais pas."

Si Manuel Valls a dû faire son mea culpa, c'est que la communication de l'exécutif a été pour le moins hasardeuse dans cette affaire. Très vite, on a compris qu’il y avait bien eu un rendez-vous avec Michel Platini - ce que ce dernier a confirmé mercredi -, mais pas de réunion officielle prévue de longue date. Le lendemain, BFMTV révélait que Manuel Valls a emmené avec lui ses deux enfants dans le Falcon de la République pour admirer Messi et compagnie.

77% à se dire "choqués" par son déplacement à Berlin. Parce que l'exemplarité qu'il a érigée en vertu cardinale de son quinquennat est une nouvelle fois bafouée, François Hollande a reçu son Premier ministre en tête à tête, mardi. Ce "déplacement plaisir" mal déguisé en voyage officiel a dû mal à passer chez les Français, à qui on demande de se serrer la ceinture depuis des années. Un sondage de l'institut Elabe pour BFMTV révèle mercredi qu'ils sont en effet 77% à se dire "choqués" par son déplacement à Berlin.

Comment les 2.500 euros ont-ils été calculés ? Sous pression, acculé, Manuel Valls a donc fait son mea culpa. Et promis qu'il rembourserait les billets de ses avions à hauteur de 2.500 euros. Un somme calculée de la sorte : le coût du trajet Paris-Poitiers avec le jet et la délégation technique à bord duquel sont les enfants pour rejoindre leur père à Poitiers, auquel on rajoute le prix d’un aller-retour Poitiers-Berlin et Berlin-Poitiers. Et pour l’évaluer, Matignon s’est basé sur le coût moyen d’un trafic commercial sur ces trajets, comme le faisait par exemple François  Fillon.

Une question d'image. Ce remboursement - alors que Manuel Valls a pourtant assuré que la présence de ses enfants n'avait entraîné aucun surcoût -, a surtout valeur de symbole. C’est une question de morale publique : même si ça ne coûte pas un centime de plus, le comportement du chef de gouvernement a heurté. Et cela permet aussi au Premier ministre de rétablir son image d'homme rigoureux, pour le moins écornée depuis quatre jours.