Valls : les coulisses du mea culpa sur le voyage à Berlin
François Hollande a reçu son Premier ministre en tête à tête, mardi.
"Si c'était à refaire, je ne le referais pas". Depuis La Réunion où il est en déplacement officiel, Manuel Valls a cherché, jeudi à clore la polémique dans laquelle il est empêtré depuis la révélation de son voyage à Berlin pour assister à la finale de la Ligue des Champions. Europe 1 vous raconte les coulisses de ces quatre jours de tumulte pour le chef du gouvernement.
Une communication hésitante. Dimanche, au lendemain de la victoire de son équipe de cœur barcelonaise , Manuel Valls balayait la polémique et dénonçait alors "les grincheux" qui lui reprochaient son déplacement. Quatre jours plus tard, le ton a bien changé. Les mots aussi. Depuis La Réunion, le Premier ministre s'est ainsi (presque) excusé d'avoir répondu à l'invitation de Michel Platini : "si c'était à refaire, je ne le referais pas."
Si Manuel Valls a dû faire son mea culpa, c'est que la communication de l'exécutif a été pour le moins hasardeuse dans cette affaire. Très vite, on a compris qu’il y avait bien eu un rendez-vous avec Michel Platini - ce que ce dernier a confirmé mercredi -, mais pas de réunion officielle prévue de longue date. Le lendemain, BFMTV révélait que Manuel Valls a emmené avec lui ses deux enfants dans le Falcon de la République pour admirer Messi et compagnie.
77% à se dire "choqués" par son déplacement à Berlin. Parce que l'exemplarité qu'il a érigée en vertu cardinale de son quinquennat est une nouvelle fois bafouée, François Hollande a reçu son Premier ministre en tête à tête, mardi . Ce "déplacement plaisir" mal déguisé en voyage officiel a dû mal à passer chez les Français, à qui on demande de se serrer la ceinture depuis des années. Un sondage de l'institut Elabe pour BFMTV révèle mercredi qu'ils sont en effet 77% à se dire "choqués" par son déplacement à Berlin.
Comment les 2.500 euros ont-ils été calculés ? Sous pression, acculé, Manuel Valls a donc fait son mea culpa. Et promis qu'il rembourserait les billets de ses avions à hauteur de 2.500 euros . Un somme calculée de la sorte : le coût du trajet Paris-Poitiers avec le jet et la délégation technique à bord duquel sont les enfants pour rejoindre leur père à Poitiers, auquel on rajoute le prix d’un aller-retour Poitiers-Berlin et Berlin-Poitiers. Et pour l’évaluer, Matignon s’est basé sur le coût moyen d’un trafic commercial sur ces trajets, comme le faisait par exemple François Fillon.
Une question d'image. Ce remboursement - alors que Manuel Valls a pourtant assuré que la présence de ses enfants n'avait entraîné aucun surcoût -, a surtout valeur de symbole. C’est une question de morale publique : même si ça ne coûte pas un centime de plus, le comportement du chef de gouvernement a heurté. Et cela permet aussi au Premier ministre de rétablir son image d'homme rigoureux, pour le moins écornée depuis quatre jours.