Valérie Pécresse 3:43
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Interrogée dimanche sur le plateau du Grand Rendez-vous, Valérie Pécresse estime qu'"il faut taper au portefeuille les consommateurs" de drogue. À rebours des voix qui appellent une légalisation du cannabis, la présidente de la région Île-de-France pointe "l'imbrication des réseaux mafieux entre le trafic de drogue, le grand banditisme et le terrorisme".
INTERVIEW

C'est l'une des questions du moment : les pouvoirs publics doivent-ils faire évoluer la législation sur le cannabis ? Lundi, à Montpellier, Emmanuel Macron a annoncé un grand débat sur la drogue, en s'attaquant aux quartiers rongés par les trafics. Valérie Pécresse, invitée dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos, a répété son opposition à la légalisation du cannabis, et ce pour "deux raisons" : il s'agit d'une substance "mauvaise pour la santé" et cela "fait sauter l'interdit sur la drogue".

Plaidoyer pour "l'amende pénale"

La présidente de la région Île-de-France anticipe une évolution négative de la situation : "Si on légalise le cannabis, on légaliserait à un certain taux de THC, un certain taux de drogue. Que feront les dealers ? Ils ne vont pas se faire priver de leurs revenus, donc ils iront dealer autre chose." Pour elle, il y a une "imbrication des réseaux mafieux entre le trafic de drogue, le grand banditisme et le terrorisme".

Aujourd'hui, la responsable politique de droite défend "l'amende pénale", qui serait "éventuellement inscrite au casier judiciaire". "Il faut taper au portefeuille les consommateurs et il faut arrêter de faire des procédures judiciaires qui duraient des années et qui aboutissaient à des rappels à la loi."

"Changer la loi" après l'affaire Halimi ?

Ces questions agitent le débat public alors que des manifestations sont prévues dimanche en mémoire de Sarah Halimi, dont le meurtrier qui l'avait défenestré parce qu'elle était juive a été déclaré irresponsable parce qu'il avait pris des substances toxique. "L'irresponsabilité du meurtrier a choqué toute la France", estime Valérie Pécresse. "De plus, cette irresponsabilité prive de procès. On va éviter de poser vraiment la question de ce nouvel antisémitisme qui aujourd'hui monte en France et dont il faut voir l'expression. Alors, le meurtrier, il était et est sain d'esprit Il a choisi volontairement de prendre des substances toxiques qui ont altéré son discernement. Je crois que les juges ont appliqué la loi. Il faut changer cette loi."