«Un match à mort» : guéguerre de légitimité à la tête des LR entre Retailleau et Wauquiez

Pierre de Vilno
Quelques semaines avant l'élection pour la présidence du parti des Républicains, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez clament leurs ambitions respectives. Ce dernier craint particulièrement le ministre de l'Intérieur, qui souhaite surfer sur sa vague de popularité.
Qui prendra la tête de la droite ? Si aucun candidat n’est déclaré à ce stade, en vue de l'élection au sein des Républicains prévue dans les mois à venir, Laurent Wauquiez ne cache pas ses ambitions. Le chef des députés LR présentait mercredi son plan pour refonder le parti devant un bureau politique, mais craint plus que jamais Bruno Retailleau.
L'élection doit se tenir d'ici avril
"Ce serait un match à mort. Retailleau est prévenu : Laurent joue sa survie, et c’est un tueur", résume un élu. Chez les Républicains, on se prépare à une bataille féroce pour la présidence du parti, qui installerait surtout le candidat de la droite pour 2027.
Au lendemain d’un dîner glacial entre les deux hommes, Laurent Wauquiez défend avec vigueur une élection en mai. Et pour cause "s’il y a une campagne, il a un avantage indéniable : il n’est pas bloqué au gouvernement…", explique un soutien du député de Haute-Loire.
A l’inverse, Bruno Retailleau, sous le feu des projecteurs depuis son arrivée à Beauvau, veut surfer sur la vague et aller vite. Une stratégie entendue par une majorité des élus LR. "On n’a plus de chef, il y a le feu à la maison…on ne peut plus attendre", alerte une sénatrice.
Message reçu au sommet du parti : l’élection aura finalement lieu dès le mois prochain, en avril au plus tard. Un calendrier très favorable au ministre de l’Intérieur, puisque d’après un sondage Opinionway pour le Point, 37% des électeurs de droite souhaitent aujourd’hui le voir prendre les rênes de LR. Plus du double de Laurent Wauquiez, qui plafonne à 15%.