Emmanuel Macron tente le pari des relations cordiales avec la Russie. Martin BUREAU / AFP 2:09
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Maxence Lambrecq, avec TLM
En évitant les confrontations directes avec les chefs d'Etat étrangers, Emmanuel Macron prend le contre-pied des quinquennats Hollande et Sarkozy.

Un déjeuner aux allures de test. Jeudi, Emmanuel Macron va rencontrer Donald Trump à Bruxelles en marge de son premier sommet de l'Otan. L'occasion pour lui de s'affirmer face au président américain, qu'il veut notamment convaincre de s'impliquer dans l'application de l'accord de Paris sur le climat. Mais c'est en coulisses qu'Emmanuel Macron se montre le plus diplomate. D'abord en sollicitant sans cesse les services diplomatiques, qui échangent sans cesse avec Berlin et Bruxelles. 

Le moteur d'un nouveau monde ? Pro-européen, Emmanuel Macron veut devenir le porte-parole du continent sur la scène internationale et c'est l'image qu'il veut dégager lors du G7, ce week-end, en Sicile. D'autant qu'il n'y a que deux anciens, l'Allemande Angela Merkel, avec laquelle les relations sont bonnes, et le Japonais Shinzo Abe. Face à eux, cinq leaders récemment élus dont il fait partie. Emmanuel Macron compte profiter de ce schéma pour apparaître comme le moteur d'un nouveau monde.

La série de bras de fer des quinquennats Sarkozy et Hollande. Un objectif ambitieux pour un chef d'Etat de 39 ans, sans grande expérience au niveau international. Mais l'ancien ministre de l'Economie a l'expérience des contre-modèles : Nicolas Sarkozy et François Hollande. Selon lui, ses deux prédécesseurs se sont abîmés dans une série de bras de fer. Leur lien avec l'Allemagne a été perçue comme une relation d'infériorité. Pas question, aujourd'hui, de tomber dans ces pièges.

Macron veut soigner Poutine. Il en va de même avec la Russie. Lundi, Vladimir Poutine sera l'invité de la France. Pas n'importe où : au château de Versailles, avec un dîner au Grand Trianon. Ce n'est pas anodin : Emmanuel Macron connaît les blocages sur les dossiers syriens et ukrainiens. Mais il voie que la confrontation directe ne marche pas, Bachar al-Assad reste en place à Damas et les accords de Minsk ne sont pas vraiment honorés. Emmanuel Macron a donc décidé de prendre le contre-pied de la situation en place jusqu'à présent, en réchauffant les relations avec le tsar. Des inflexions russes sur les dossiers brûlants de son début de quinquennat, et la révolution diplomatique d'Emmanuel Macron sera en voie de réussite.