Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews jeudi. 3:01
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Pas de grève d'ici aux Jeux olympiques et paralympiques de l'été 2024 ? Tel est l'engagement pris par syndicat majoritaire de contrôleurs aériens français. Mais qu'en sera-t-il des autres professions, notamment dans le secteur ferroviaire ? Invité de La Grande interview d'Europe 1-CNews jeudi, le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a défendu le principe d'une loi sur le "service garanti" dans les transports. Il affirme également que cette trêve a été conclue en échange "d'une rançon". 
INTERVIEW

"J'aimerais que le ministre des Transports arrête de dilapider l'argent des contribuables." Invité de La Grande interview d'Europe 1-CNews jeudi, le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a défendu le principe d'une loi sur le "service garanti" dans les transports, interdisant la grève lors de grands événements. Le syndicat majoritaire au sein des contrôleurs aériens, le SNCTA, avait annoncé fin août avoir déposé un préavis de grève pour la journée du 15 septembre, exigeant des revalorisations salariales. 

Le ministre des Transports "a payé une rançon"

Un préavis de grève finalement levé après un accord trouvé avec la Direction générale de l'aviation civile, qui prévoit "une augmentation indemnitaire" et "un engagement d'une trêve olympique jusqu'en septembre 2024", à la satisfaction du gouvernement. D'après Xavier Bertrand, le gouvernement aurait "payé une rançon" aux contrôleurs aériens afin d'obtenir une "trêve" jusqu'aux JO de 2024. "On ne sait pas ce qui a été dit et je vais vous dire une chose : il a payé une rançon", a-t-il affirmé. "Je demande à Monsieur Beaune de révéler ce qu'il y a dans cet accord qui aujourd'hui est totalement secret", a-t-il poursuivi. 

"Nous savons pertinemment que d'autres professions vont faire la même chose"

Pour le président des Hauts-de-France, d'autres syndicats (RATP, SNCF...) "sont en train de se préparer pour, à la veille des Jeux olympiques, demander un maximum d'avancées pour eux". "Gouverner, c'est anticiper. Nous savons pertinemment que, dans les mois qui viennent, d'autres professions vont faire la même chose, en disant 'on vous donne votre trêve olympique et payez", a-t-il assuré au micro d'Europe 1 et de CNews.

Selon lui, la loi sur le service minimum doit évaluer, à l'image du modèle italien sur le service garanti, afin de "protéger l'État et les Français qui prennent les transports". Le droit de grève est "constitutionnel", mais il existe, dans la Constitution, "un équilibre entre le droit de grève et la liberté de mouvement", a-t-il conclu.