Taxer les retraités les plus aisés, la proposition qui met le feu aux poudres à l'Assemblée nationale
C'est une proposition politiquement risquée : taxer les retraités les plus aisés pour financer la branche autonomie de la Sécurité sociale. Idée avancée ce mardi matin par la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet. Cibler les retraités peut coûter très cher dans les urnes. Alors, inévitablement, la proposition fait vivement réagir les députés.
La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a évoqué mardi la piste d'une contribution de certains retraités au financement de la protection sociale, estimant qu'il ne fallait pas que cet effort incombe uniquement aux entreprises et aux travailleurs. Une proposition qui a mis le feu aux poudres à l'Assemblée nationale et particulièrement dans le bloc central. Des Républicains au MoDem, les députés ont majoritairement rejeté cette nouvelle contribution des retraités gagnant plus de 2.000 euros par mois.
"On a un peu la maladie des impôts dans notre pays"
"Je trouve que c'est une mauvaise idée", déclare le porte-parole d'Ensemble pour la République, Mathieu Lefebvre. "Les retraités ont travaillé toute leur vie. On ne va pas les taxer encore plus une fois à la retraite. On a un peu la maladie des impôts dans notre pays. On pense que dès qu'il y a un problème, on va le résoudre par un nouvel impôt. Il faut au contraire préserver le pouvoir d'achat des retraités et s'attaquer au véritable problème de ce pays, sa dépense publique".
Devant la menace d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, aucun parti ne veut se mettre à dos les retraités, car c'est la classe d'âge qui vote le plus. Alors, face à la levée de bouclier, Matignon referme vite cette hypothèse. Cette mesure n'est pas à l'ordre du jour et cette prise de parole n'implique pas le gouvernement, assure un proche de François Bayrou. La proposition d'Astrid Panosyan-Bouvet semble donc avoir rapidement été écartée.