"Symbole d'oppression" et croix jugée "ostentatoire" : Passe d'armes entre députés LR et LREM sur le port du voile dans le sport

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avec AFP , modifié à
Alors que les députés examinaient un projet de loi sur le modèle sportif français, le ton est soudainement monté entre l'élue des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer (LR) et le député du Cher François Cormier-Bouligeon (LREM).

Port du voile considéré comme "un symbole d'oppression" et croix jugée "ostentatoire" : une passe d'armes a opposé une députée LR et un élu LREM sur la laïcité dans le sport dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée.

Alors que les députés examinaient un projet de loi sur le modèle sportif français, consacrant l'Agence nationale du sport (ANS), le ton est soudainement monté entre l'élue des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer (LR) et le député du Cher François Cormier-Bouligeon (LREM). Mme Boyer a tenté d'obtenir en vain que l'ANS veille à ce que toute compétition, rencontre ou manifestation sportive "respecte les principes de la laïcité". "Le sport ne doit pas devenir une propagande politique ou religieuse", a plaidé l'élue de Marseille, rappelant que deux Saoudiennes avaient pu participer aux JO-2012 à Londres avec un voile.

"Défendre la laïcité, ce n'est pas stigmatiser systématiquement une religion bien précise"

"Comment les principes de l'olympisme peuvent s'exprimer alors que des femmes ne vont pas avoir une tenue comme toutes les autres femmes? (...) Il serait vraiment dramatique qu'il en soit de même aux JO de Paris" en 2024, a-t-elle ajouté. "Défendre la laïcité, ce n'est pas stigmatiser systématiquement une religion bien précise comme vous le faites assez régulièrement dans cet hémicycle en arborant vous-mêmes systématiquement un signe ostentatoire religieux", lui a lancé M. Cormier-Bouligeon.

"Si vous faites référence à la croix que je porte autour du cou (...) ce n'est pas un signe ostentatoire", lui a répondu Mme Boyer, jugeant "lamentable" de comparer "un bijou d'un centimètre à un symbole d'oppression". M. Cormier-Bouligeon a ensuite repris la parole pour dire que le sujet devait "être traité au niveau de l'Etat et pas au niveau de l'ANS", tout en critiquant "une approche instrumentalisée" de la laïcité.