Gérard Larcher 6:17
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Pour le président du Sénat, Gérard Larcher, "la France connaît un certain nombre de dangers" mais cela ne justifie pas de voter pour Éric Zemmour lors de l'élection présidentielle. Il appelle les Français tentés par la candidature du polémiste à la droite de la droite à "regarder le projet" des Républicains et n'exclut pas l'idée d'une révision de la Constitution en matière d'immigration.
INTERVIEW

Comme les candidats de droite au congrès LR, Gérard Larcher a fait de l'immigration et de la sécurité deux de ses thèmes privilégiés à cinq mois de l'élection présidentielle. Et sur ces sujets régaliens, le président du Sénat regrette, lors du Grand Rendez-vous sur Europe 1, CNews et Les Échos, que la droite et plus globalement les responsables politiques aient fait preuve d'une "forme de conformisme" en la matière.

Les réponses "caricaturales" de Zemmour

Gérard Larcher explique ce "recul" sur ces sujets par "une espèce de crainte que nous avons eue que nous tangentions un certain nombre de valeurs fondamentales". "Sur la question migratoire, nous n'avons pas été au bout du débat sur les quotas", prend-il en exemple. "Il va falloir que nous affrontions ces sujets, mais pas de manière caricaturale."

D'où son opposition à Éric Zemmour, avec qui le président du Sénat a "de vraies différences" : il "expose de façon brutale un certain nombre de ces questions". Et pour dissuader les électeurs LR de se rapprocher du polémiste classé à la droite de la droite, Gérard Larcher soutient estime qu"il faut qu'ils regardent le sujet que nous avons à leur présenter, un projet que je souhaite concret".

L'extrême droite est "dangereuse", pointe Larcher

Au coeur de ce projet, qui émergera à partir du congrès LR du 4 décembre, pourrait figurer la proposition d'une révision constitutionnelle en matière d'immigration, comme le porte notamment Michel Barnier. "La question constitutionnelle est posée et celle de la CEDH est posée sur des sujets comme le regroupement familial" 

À propos de l'extrême droite, "je ne dis pas qu'elle est automatiquement contre le système républicain, mais je pense qu'elle ne porte pas un certain nombre de valeurs que nous avons en partage", fustige Gérard Larcher. "L'extrême droite est dangereuse parce qu'elle propose d'abord de fracturer le pays et de clouer au pilori une partie de nos concitoyens qui pensent différemment, qui ont des origines différentes. La vraie réponse, c'est le rassemblement."