Claude Guéant et 5 autres proches de Nicolas Sarkozy sont jugés dans l'affaire dite des "sondages de l'Elysée" (Illustration). 1:32
  • Copié
Gwladys Laffitte , modifié à
Entre 2007 et 2009, 235 sondages ont été commandés par l'Elysée à la société de Patrick Buisson, un ex-conseiller de Nicolas Sarkozy. Ils étaient vendus avec une marge de 65% soit un bénéfice de 1,4 million d'euros. Selon l'association anti-corruption Anticor, les contrats violaient les règles de la dépense publique.

Claude Guéant ainsi que cinq proches de l’ex-président Nicolas Sarkozy vont être jugés à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le procès doit durer un mois et les prévenus comparaissent notamment pour "favoritisme", "détournement de fonds publics par négligence" ou encore "recel de favoritisme", "détournement de fonds publics" dans l’affaire dite des "sondages de l’Elysée".

Ils encourent entre 2 et 5 ans de prison. Le tribunal va devoir trancher : des sociétés ont-elles été favorisées par l’Elysée pour réaliser des sondages sous la présidence de Nicolas Sarkozy, au mépris des règles des marchés publics ?

65% de marge

Parmi près de 300 sondages commandés par l'Elysée entre 2007 et 2009, 235 ont été commandés à la société de Patrick Buisson, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy. Selon les enquêteurs, ils étaient vendus avec une marge de 65%, soit un bénéfice d'un 1,4 million d'euros pour la société. Selon l'association anti-corruption Anticor, c'est une convention signée avec l'Elysée qui régissait cet accord, en violation des règles de la dépense publique.

Maître Jérôme Karsenti est l'avocat de l'association anti-corruption : "Ça disait : ces sondages, vous pouvez les commander sur les thèmes que vous voulez, sur la quantité que vous voulez. C'était un chèque en blanc qui était donné à Patrick Buisson. Derrière se pose en réalité la question plus profonde de l'instrumentalisation par le chef de l'Etat de cet argent public à des fins de communication et de propagande électorale. Et c'est derrière le sous-titre de ce dossier."

Selon la défense, ces contrats noués avec des entreprises de confiance faisaient partie d'une tradition à l'Elysée et échappaient donc aux règles de la dépense publique. Couverts par l'immunité présidentielle, Nicolas Sarkozy n'est pas mise en cause. Il est cité comme témoin, mais n'a pas l'obligation de se présenter devant le tribunal.