Seuls 44% des Français se disent "attachés" à la Vème République

La Vème République inspire aux Français des sentiments mitigés.
La Vème République inspire aux Français des sentiments mitigés. © BERTRAND GUAY / AFP
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Antoine Terrel , modifié à
60 ans après la création de la Vème République, l'attachement des Français pour leur système politique est en baisse, comme le montre un sondage révélé mercredi. 

60 ans après sa création, la Vème République inspire désormais plus de sentiments mitigés que d'enthousiasme. C'est ce qui ressort d'un sondage Odoxa Dentsu Consulting pour LeFigaro et Franceinfo, dans lequel seulement 44% des Français se disent "attachés" au régime fondé par le général de Gaulle.   

Alors qu'Emmanuel Macron doit se rendre jeudi à Colombey-les-Deux-Églises pour célébrer le 60ème anniversaire de la Vème République, 56% des sondés assument donc leur absence d'attachement à leur système politique. Sans surprise, c'est du côté des sympathisants LR qu'on trouve les plus fervents défenseurs du régime actuel (68%), alors que le parti revendique encore sa filiation gaulliste. On retrouve la même fidélité du côté des sympathisants de La République en marche (66%), ou encore chez les socialistes (56%). 

Les sympathisants RN sont les moins attachés au régime. Ils ne sont en revanche que 40% chez les partisans de Jean-Luc Mélenchon, lui-même partisan depuis plusieurs années de l'instauration d'une VIème République. Les plus réfractaires à la Constitution de 1958 demeurent de loin les sympathisants du Rassemblement national, avec seulement 27% de sondés "attachés" à la Vème République.

Les principales critiques adressées à la Vème République sont notamment sa verticalité et son manque d'efficacité. 62% des Français interrogés estiment qu'elle est plus susceptible de favoriser les dérives d'un pouvoir trop personnel, tandis que 59% la jugent moins efficace qu'un régime parlementaire. 

"Une injonction forte à revoir notre système". Et si 62 % des sondés qualifient l'élection du président de la République au suffrage universel de "moment démocratique particulièrement fort", ils sont plus nombreux (71%) à trouver que ce système "rend un peu fous" les politiques. 

Pour Gaël Sliman, président d'Odoxa, interrogé par Le Figaro, "il faut lire dans ces résultats une injonction forte à revoir notre système pour le 'parlementariser davantage'". Ainsi, 66% des sondés qualifient l'Assemblée nationale d'acteur "utile" de la Vème République, et 65% d'entre eux soutiennent la proposition d'Emmanuel Macron d'élire 15% des députés à la proportionnelle.