Assemblée nationale 1280 1:30
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Thibaud Le Meneec
Seulement 61 députés sur 577 ont strictement respecté en totalité leurs obligations de transparence, selon le site du Projet Arcadie. La fondatrice de cet organe de contrôle indépendant des parlementaires, Tris Acatrinei, a rappelé sur Europe 1 la nécessité d'un "travail de pédagogie" auprès des élus.
INTERVIEW

Les parlementaires français sont-ils des mauvais élèves en matière de transparence ? C'est ce que laisse penser l'étude menée par le Projet Arcadie, site et organe de contrôle indépendant, qui indique que seulement 61 députés sur 577 ont strictement respecté leurs obligations de transparence auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Pour sa fondatrice, Tris Acatrinei, parler d'un terreau fertile à la corruption est cependant exagéré. 

 

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"Manquements quasi-anecdotiques". "Dans l'immense majorité, on est sur des manquements ou des erreurs qui sont quasiment anecdotiques, comme un changement d'assistant parlementaire ou un mandat de conseiller municipal. Ça se corrige à la marge", a expliqué l'ancienne assistante parlementaire sur Europe 1, mercredi. "Dans la journée, des députés m'ont dit qu'ils avaient fait des nouvelles déclarations auprès de la Haute autorité, qui n'avaient pas encore été mises en ligne."

" On a des déclarations de députés lacunaires sur certains sujets plus intéressants : la profession, la rémunération et les sociétés "

Pour autant, "on a des déclarations de députés lacunaires sur certains sujets plus intéressants : la profession, la rémunération et les sociétés. Là, c'est un autre niveau", note celle qui trie et épluche chaque jour les déclarations d'intérêts des parlementaires.

Le dispositif de la HATVP "pas cassé". Est-ce suffisant pour parler d'une HATVP inopérante et incapable d'injecter davantage de transparence dans la vie politique, cinq ans après sa création ? "Non", répond Tris Acatrinei. "Le dispositif n'est pas cassé, mais il est un peu grippé et certaines choses peuvent s'améliorer car ce n'est qu'une question de volonté."

À commencer un meilleur "travail de pédagogie" auprès des parlementaires, mais aussi des élus locaux ou des présidents de départements, sur leurs obligations de transparence : "Les élus doivent prendre conscience qu'ils doivent informer la HATVP dès qu'il y a un changement de situation. En face, la HATVP doit jouer le jeu en faisant de la pédagogie et des rappels à l'ordre en allant assez vite dans la publication des déclarations d'intérêts", conclut la spécialiste de la vie parlementaire. Un travail indispensable pour rassurer les Français : selon un sondage Ifop pour le Projet Arcadie, 77% des Français estiment que la France ne se donne pas réellement les moyens de lutter contre la corruption.