Sens commun : Macron voit un "durcissement" chez Fillon

Emmanuel Macron a réagi aux propos de François Fillon, dimanche, qui indiquait que Sens commun pourrait faire partie d'un gouvernement s'il était élu président.
Emmanuel Macron a réagi aux propos de François Fillon, dimanche, qui indiquait que Sens commun pourrait faire partie d'un gouvernement s'il était élu président. © Eric FEFERBERG / AFP
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avec AFP , modifié à
Le candidat d'En Marche! a estimé qu'en soulevant l'éventualité de voir Sens commun intégrer son possible gouvernement, François Fillon avait "décidé d'attaquer le cœur de la démocratie". 

Emmanuel Macron a déclaré lundi voir "un durcissement" de la position de François Fillon après ses propos sur une éventuelle entrée de Sens commun dans un gouvernement, estimant que le candidat de droite avait "décidé d'attaquer le cœur de la démocratie".

"Un vrai conservatisme social et sociétal". "C'est un durcissement", a affirmé le candidat d'En Marche! à l'élection présidentielle sur BFMTV/RMC. "Beaucoup de nos concitoyens qui sont de centre droit ou de droite ne peuvent pas se retrouver dans ce projet politique parce que c'est un vrai conservatisme social et sociétal", a-t-il ajouté.

Lors de l'émission Forum Radio J dimanche, François Fillon a expliqué que Sens commun, mouvement lié à la "Manif pour tous" et qui lui a apporté son soutien pendant et après la primaire de la droite, pourrait faire partie d'un gouvernement s'il était élu président. "Pourquoi pas", a-t-il dit, expliquant que "Sens commun fait partie des hommes et des femmes qui sont fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels (il a) beaucoup de respect". "Sens commun, c'est l'émanation politique de ce qui a été la manifestation pour tous, c'est-à-dire des femmes et des hommes qui pensent que leur principal combat dans notre société, c'est d'aller réduire les droits de certaines et de certains", a commenté Emmanuel Macron.

"C'est dangereux". "François Fillon, dans sa campagne, a décidé (...) de réveiller une part de la droite qui ne se sent plus totalement à l'aise dans la poursuite de l'intérêt général républicain (...) Il a décidé d'attaquer le cœur de la démocratie et ça, c'est dangereux", a-t-il poursuivi.

Le centriste François Bayrou, soutien d'Emmanuel Macron et ouvertement croyant, a défendu la séparation "de la foi et de la loi". "Vous voyez bien ce que tout cela révèle. Il y a aujourd'hui en France et dans le monde des mouvements qui veulent que leur conviction religieuse fasse la loi pour tous", a estimé François Bayrou sur franceinfo. "Nous avons des convictions personnelles, familiales, on y tient, c'est important. Mais la société est pluraliste, et dans cette société pluraliste, il faut séparer la foi de la loi", a-t-il ajouté.

Critiques à droite également. Au sein des Républicains, le juppéiste Dominique Bussereau a lui aussi critiqué une éventuelle entrée de membres de Sens commun au gouvernement : "L'arrivée de Sens commun au sein du parti LR a été une erreur, sa présence dans un gouvernement serait une faute", a-t-il affirmé sur Twitter.

"Je préfère le sens de l'intérêt général que le sens commun", a tweeté Arnaud Robinet, député-maire LR de Reims.