"Je remarque que faire mettre un gilet par balles à une personnalité est difficile", constate Jean-Pierre Diot. 1:01
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Pour Jean-Pierre Diot, le fondateur de la Fédération française de la protection rapprochée, invité jeudi sur Europe 1, la sécurité n'est pas totalement entrée dans les mœurs en France. "La culture de l'attentat n'est pas acquise, comme c'est le cas aux Etats-Unis", assure-t-il.
INTERVIEW

Cette fin de campagne présidentielle se déroule sous haute tension. Il ne s'agit pas uniquement du suspense quant au résultat, mais bien des menaces qui pèsent sur la sécurité des candidats. "Il est possible de protéger les candidats", explique jeudi sur Europe 1 Jean-Pierre Diot, le fondateur de la Fédération française de la protection rapprochée, aujourd'hui appellée SDLP. "Mais cela oblige à mettre en place une structure importante, du matériel important pour que les candidats puissent travailler dans de bonnes conditions."

Pas de risque zéro. Les officiers de sécurité sont formés pour détecter les personnes malveillantes. Toutefois, le risque zéro n'existe pas. "Les meetings se succèdent, il y a énormément de monde. Dans ce genre de manifestation, la bête noire c'est la foule. C'est très difficile à gérer", précise Jean-Pierre Diot.

"Faire mettre un gilet par balles est difficile". L'autre problème, c'est "la culture de la sécurité qui existe en France". "La sécurité n'est pas encore totalement entrée dans les mœurs. Je remarque que faire mettre un gilet par balles à une personnalité est difficile", ajoute-t-il. "Cela doit être compensé par autre chose. Du coup, les agents de sécurité augmentent le matériel, ils mettent en place davantage de malette kevlar, qui s'ouvre s'il y a un problème. Ça remplace le gilet par balles techniquement, mais pour mieux faire il faudrait que la personnalité accepte de se proteger elle même. "

Aux Etats-Unis, la "culture de l'attentat". A l'étranger, la sécurité est gérée différemment. "En France, la culture de l'attentat n'est pas acquise", souligne le fondateur de la Fédération française de la protection rapprochée. "C'est différent aux États-Unis. Les officiers de sécurité ont voix prépondérante sur ce qui se passe, sur les équipements, les accueils, ce n'est pas le cas en France. A partir du moment, où l'on demande à un officier de se mettre un peu à l'écart, le temps de réaction est un peu plus long."