Sarkozy : "Aucune manipulation, aussi honteuse soit-elle, ne me détournera de ma volonté absolue de construire l'alternance"

Nicolas Sarkozy a réagi aux réquisitions du parquet de Paris dans l'affaire Bygmalion, mardi
Nicolas Sarkozy a réagi aux réquisitions du parquet de Paris dans l'affaire Bygmalion, mardi © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ex-chef de l'Etat s'est exprimé publiquement pour la première fois depuis les réquisitions du Parquet de Paris, qui a demandé mardi son renvoi en procès dans l'affaire Bygmalion. 

Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, a assuré à propos de l'affaire Bygmalion qu'"aucune polémique, aucune manœuvre, aucune manipulation aussi odieuse soit-elle, ne (le) détournera d'un centimètre de (sa) volonté absolue de construire" l'alternance en 2017, mardi à Poissy, dans les Yvelines. L'ex-chef de l'Etat livrait sa première réaction publique aux réquisitions du parquet de Paris qui a demandé mardi son renvoi devant le tribunal correctionnel dans cette affaire. Les juges devraient prendre une décision pour un éventuel procès d'ici un mois minimum, une perspective qui assombrirait sa campagne pour la primaire, prévue les 20 et 27 novembre.

"On ne fait rien sans courage". "J'aime les gens qui ont connu des hauts et des bas, qui ne se sont pas plaints, qui ont serré les dents", a affirmé Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting sur le thème de l'éducation. Avant de démarrer son discours sur ce thème, Nicolas Sarkozy a tenu à affirmer que "dans la vie, on ne fait rien sans courage. Je pense que dans le mode de vie français, dans l'identité française, il y a cette idée extrêmement forte que (...) le bonheur, c'est chaque fois qu'on surmonte une épreuve", et qu'on a "la satisfaction" de se dire "j'ai surmonté cette épreuve", a-t-il assuré.

Dépassement de plafond. Dans des réquisitions du 30 août, le parquet a demandé le renvoi en correctionnelle de l'ex-président pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Nicolas Sarkozy, mis en examen en février, se voit reprocher notamment d'"avoir dépassé le plafond des dépenses électorales" fixé à 22,5 millions d'euros et de faire "état", dans son compte de campagne, d'"éléments comptables sciemment minorés". Il appartient maintenant aux juges d'instruction de suivre ou non ces réquisitions, dans un délai d'un mois minimum.

Un "hasard étonnant". De son côté, Manuel Valls a jugé mardi "insupportables" "pour l'idée qu'on se fait de la séparation des pouvoirs et du rôle de la justice", les déclarations à droite accusant l'exécutif de mener une "manœuvre politique" contre l'ancien chef de l'Etat. Il faisait notamment allusion à l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, qui a dénoncé lundi "une nouvelle manœuvre politique grossière" après l'annonce des réquisitions du parquet de Paris. Gérald Darmanin, porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, et maire (LR), qui accompagnait mardi l'ex-Président à Poissy, a affirmé à quelques journalistes que "le hasard" (la réquisition du parquet alors que la campagne de la primaire va démarrer et qu'a débuté le procès de Jérôme Cahuzac), est "étonnant".