Sandro Gozi 1280 1:30
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Hadrien Bect, édité par Romain David
Une partie de la classe politique italienne, en majorité les populistes, menace cet ancien ministre centriste de déchéance de nationalité, à présent qu'il travaille pour le gouvernement français.

Sa nomination en France soulève l’indignation de l’autre côté des Alpes. Sandro Gozi, homme politique italien, désormais élu eurodéputé sur la liste LREM, a intégré en début de semaine le cabinet du Premier ministre Edouard Philippe. Et cette collaboration ne plaît pas beaucoup au sein de la classe politique italienne.

"Inadmissible" "trahison"... Si sa candidature sur la liste En Marche pour les européennes avait déjà crispé à Rome, Sandro Gozi s'attire les foudres de l'extrême droite et du Mouvement 5 étoiles italiens depuis qu’il est devenu chargé de mission à Matignon. En cause, un supposé mélange des genres, entre ses fonctions passées, celles de ministre centriste à Rome et de député italien, et son rôle actuel auprès d'Edouard Philippe.

"Il faut se demander si l’on doit lui retirer sa nationalité"

Le vice-président du Conseil des ministres, Luigi di Maio, n'hésite pas à évoquer un possible retrait de sa nationalité italienne. "Tu travailles pour le gouvernement, tu représentes, tu sers l’Etat italien et puis à un certain point tu le trahis pour t’enrôler dans les rangs d’un autre gouvernement, comme responsable de la politique européenne de Macron", s’est-il insurgé.  Et d’ajouter : "Nous n’avons rien contre la France, mais il faut se demander si l’on doit lui retirer sa nationalité."

Collaborateur de Romano Prodi à la tête de la Commission européenne, Sandro Gozi, 51 ans, a été secrétaire d'Etat italien aux Affaires européennes de 2014 à 2018. Élu en mai au Parlement européen, il fait partie des cinq eurodéputés amenés à siéger pour la France qui ne prendront leurs fonctions qu’après le Brexit et le départ des élus britanniques.

Tensions diplomatiques entre Rome et Paris

Si Sandro Gozi a confié à Europe 1 "ne pas vouloir revenir sur le sujet pour le moment", un proche d'Edouard Philippe balaie la polémique : "Le Premier ministre est très heureux d'accueillir Sandro Gozi dans son cabinet. Cette réaction montre bien qu'on porte des conceptions de l'Europe différentes." De quoi rappeler que les relations entre Paris et Rome restent toujours aussi tendues.