Rythmes scolaires : "Le but n'est pas de revenir sur ce dossier-là", assure Blanquer

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Au micro d'Europe 1, le nouveau ministre de l'Education nationale a plaidé pour davantage d'autonomie au niveau des communes et des établissements dans la gestion des rythmes scolaires.
INTERVIEW

L'exécutif se défend de vouloir détricoter la réforme des rythmes scolaires, mais veut accorder plus d'autonomie aux collectivités. "On a incité à ce que l'ensemble de la France soit sur quatre jours et demi. Le but n'est pas de revenir sur ce dossier-là. Des gens sont insatisfaits localement – j'espère que c'est une minorité –, ce que nous faisons c'est ouvrir la possibilité, surtout pour le rentrée 2018, d'ouvrir le choix entre différentes formules", explique mardi Jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l'Education, au micro d'Europe 1.

Plus d'autonomie sur les rythmes scolaires. "Le système sera le suivant : s'il y a un consensus local entre les conseils des écoles et la commune, ils font une proposition et l'inspecteur d'Académie, représentant de l'Education nationale, donne son feu vert ou pas pour le système proposé", poursuit le ministre. "Le but c’est : ne pas changer là ou ça marche et, là ou il y a quelques difficultés, ouvrir une nouvelle liberté".

Les devoirs ne seront plus faits à la maison. Autre réforme annoncée par le nouvel exécutif : la fin des devoirs à la maison. "On va faire le maximum pour que ce soit dans le maximum de collèges à la rentrée prochaine. Je suis arrivé depuis moins de trois semaines et la rentrée est bientôt, on travaille d’arrache-pied pour arriver à des résultats de ce type qui vont changer le quotidien des familles", assure Jean-Michel Blanquer.

Le responsable espère ainsi mettre fin à une "querelle" entre les partisans des devoirs à la maison et ceux qui y voient un facteur d'inégalité, les familles n'étant pas toujours "en situation de pouvoir aider l'enfant". "On dépasse cette querelle où chacun à raison : oui, il y aura des devoirs, mais ils seront faits au collège !". Les collégiens seront dès lors encadrés : "La notion d'étude dirigée, si l'on reprend ce terme ancien, va nous conduire à mobiliser des professeurs pour des heures supplémentaires", détaille Jean-Michel Blanquer qui évoque aussi "un éventail d'intervenants : avec les professeurs et les assistants d’éducation".

"Je vais lancer une grande mobilisation du service civique pour avoir plusieurs milliers de volontaires […] à qui nous proposerons ces missions", ajoute-t-il. C'est très significatif de cette école de la confiance que je souhaite faire avancer, c’est à dire une école ou la société est autour de son école, aide son école", fait-il valoir.

Polémique autour de la date de la rentrée. Invité samedi au 71e Congrès de la FCPE (principale fédération de parents d’élèves), Jean-Michel Banquer s'est dit prêt à discuter de l'évolution du calendrier scolaire car, dit-il, "le temps de l'enfant doit être mieux étalé, sur une base hebdomadaire, mais aussi annuelle". Le ministre a rappelé qu'il y a dix ans certaines villes avaient expérimenté une rentrée fin août. Sur Europe 1, Jean-Michel Blanquer s'est défendu de vouloir changer la date de la rentrée des classes. "J'ai simplement dit que toute notre philosophie sur ces sujets doit être au plus près du terrain. J'ai rappelé que certains faisaient cette formule de commencer fin août autrefois, et que les formules un peu trop uniformisantes ont cassé les expérimentations intéressantes", développe-t-il.

"Il est normal de réfléchir de manière sereine sur le long terme sur le temps : le temps quotidien, annuel et hebdomadaire de l'enfant", soutient-il. "C'est une réflexion qui doit être permanente, elle a existé dans le passé, elle continuera dans le futur. Il faut simplement être attentif à laisser des décisions possibles au plus près du terrain".