Retrouver les tweets supprimés par les politiques, c'est fini

Politwoops
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L.H. avec AFP , modifié à
Le site Politwoops, qui archivait automatiquement les tweets supprimés par les politiques, a été bloqué par Twitter.

Soulagement pour les politiques dont les doigts courent un peu trop vite sur le clavier. Le site Politwoops, qui listait automatiquement les tweets supprimés par les personnalités politiques dans une trentaine de pays, a affirmé lundi avoir été bloqué par Twitter. Il y a trois mois, le réseau social avait déjà suspendu Politwoops aux Etats-Unis.

Twitter n'autorise plus l'accès aux tweets supprimés. La fondation hollandaise Open State, qui avait lancé Politwoops aux Pays-Bas en 2010, a annoncé dans un communiqué avoir été informée vendredi soir par Twitter de la suspension de son accès à une interface de programmation permettant de retrouver les tweets supprimés. Les différents comptes Twitter de Politwoops restaient ouverts lundi, mais seuls des tweets antérieurs à vendredi étaient consultables. Le site Diplotwoops, lancé en 2014 et qui permettait de consulter les tweets supprimés par les diplomates, est aussi concerné par la suspension.

Politwoops s'est développé dans une trentaine de pays depuis 2010, de l'Egypte au Vatican, mais aussi au Parlement européen. Il conservait en mémoire les tweets supprimés par les politiques, mais aussi par des journalistes et les comptes Twitter officiels de médias.

Twitter n'était pas disponible dans l'immédiat pour une réaction, mais selon Open State, le réseau social a indiqué avoir pris la décision "en prenant en compte plusieurs facteurs". "Twitter nous a écrit : 'imaginez comme ce serait stressant, voire même terrifiant, si tweeter était quelque chose d'irrévocable'". Twitter a indiqué à Open State ne pas vouloir effectuer de distinction entre ses différents utilisateurs, selon la fondation. "Supprimer un tweet est l'expression de la voix de l'utilisateur, et aucun utilisateur ne mérite cette capacité plus qu'un autre".

Le directeur de la fondation Open State Arjan El Fassed, cité dans le communiqué, a rétorqué : "ce que les politiciens élus disent publiquement est d'intérêt public". "Même lorsque les tweets sont supprimés, il s'agit de l'histoire parlementaire". "Il ne s'agit pas ici de fautes de frappe, mais d'un accès unique à la manière dont les messages de politiciens élus peuvent changer sans que personne ne s'en rende compte", a-t-il ajouté. Désormais, pour immortaliser un tweet, il faudra recourir à la bonne vieille capture écran... avant sa suppression.