Retraites : "S’il y a la moindre mesure financière pour faire travailler les gens plus longtemps, la CFDT s’y opposera", avertit Laurent Berger

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Romain David , modifié à
Pour le secrétaire général de la CFDT, interrogé lundi sur Europe 1, la future réforme des retraites doit d'abord poursuivre un objectif de justice sociale.
INTERVIEW

La réforme des retraites pourrait bien nourrir la grogne sociale de la seconde partie du quinquennat d’Emmanuel Macron. Alors qu’une grève "illimitée" initiée par la SNCF, la RATP et les transports routiers est prévue le 5 décembre, le chef de l’Etat a assuré qu’il n’aurait "aucune forme de faiblesse ou de complaisance" sur ce dossier. "S’il y a la moindre mesure financière pour faire travailler les gens plus longtemps, la CFDT s’y opposera", a averti de son côté Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, interrogé lundi par Sonia Mabrouk au micro d’Europe 1.

À ce stade, toutefois, la CFDT n’envisage pas de rejoindre la mobilisation annoncée le 5. "Pour l’instant, il n’y a pas de réforme sur la table. On est dans la période de concertation. Il y a des moments pour discuter, et d’autres pour savoir la position que l’on prend sur une réforme ficelée", explique Laurent Berger.

Une réforme de justice

Le gouvernement envisage également plusieurs pistes pour désamorcer les crispations, dont une entrée en vigueur plus tard que prévu de la réforme, qui ne concernerait plus que les nouveaux entrants sur le marché du travail. "Je ne veux pas de mesure d’allongement de la durée du travail, c’était déjà prévu dans la réforme de 2013. Il n’y a aucune raison d’aller plus loin aujourd’hui", martèle encore le syndicaliste.

"La CFDT porte une reforme purement de justice. On a 42 régimes et on ne traite pas correctement un certain nombre d’inégalités inhérentes aux régimes des retraites, car inhérentes au monde du travail", conclut Laurent Berger.