Retraites : pour Ian Brossat, porte-parole du PCF, le retrait de l'âge pivot est "un trompe l’œil"

Ian Brossat
Ian Brossat, maire-adjoint PCF à la mairie de Paris, était l'invité de la matinale dimanche 12 janvier 2020. © Europe 1
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Céline Brégand , modifié à
Ian Brossat, porte-parole du PCF, a réagi dimanche, sur Europe 1, à l'annonce du retrait (jusqu'à nouvel ordre) de l'âge pivot du projet de loi sur les retraites : "C'est un retrait en trompe l’œil." Il a également assuré que les parlementaires communistes continueront "à se mobiliser contre ce projet de loi".
INTERVIEW

Dans un courrier transmis aux organisations syndicales, le gouvernement a annoncé samedi le retrait de l'âge pivot, mesure la plus contestée de son projet. Il laisse aux syndicats le soin de trouver une solution de substitution et se réserve le droit de trancher si aucun accord n'est trouvé. "Je crois très sincèrement que c'est un simili retrait, un retrait en trompe l'oeil. Et que les Français ne sont pas dupes", a réagi Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste français (PCF) et maire-adjoint à la mairie de Paris, dans la matinale d'Europe 1.

"Je n'ai pas le sentiment que ce retrait soit très sérieux"

"On nous dit qu'on retire l'âge pivot du projet de loi mais c'est un retrait provisoire. Ce qui a été retiré du projet de loi peut revenir par le biais d'ordonnances ensuite si les partenaires sociaux ne sont pas d'accord", souligne-t-il. Il ajoute : "Quand on prend une décision qui est censée nous permettre de sortir par le haut de sortir de cette crise que traverse la France depuis plus d'un mois, on doit faire les choses sérieusement or je n'ai pas le sentiment que ce retrait soit très sérieux."

Quant à la mobilisation syndicale, Ian Brossat estime qu'une "très grosse majorité des syndicats de salariés" reste mobilisée comme la CGT et la CGC. "Le gouvernement veut limiter les dépenses liées aux retraites à 14% du PIB or, la part des retraités dans la population française va croître dans les années qui viennent. Donc si on limite les dépenses à 14% du PIB alors même que la part des retraités augmente, ça signifie que les pensions vont baisser", appuie le porte-parole du PCF qui ajoute : "Le plan du gouvernement c'est de faire des économies sur le dos des futurs retraités."

"Nous allons continuer à nous mobiliser contre ce projet de loi"

Selon lui, "la mobilisation ne va pas décroître d'un coup de baguette magique" car les salariés "ne sont pas dupes, [...] ils voient bien l'entourloupe qu'il y a derrière tout ça". "En ce qui concerne les parlementaires communistes, nous allons continuer à nous mobiliser contre ce projet de loi. Comme l'ensemble des partis politiques de gauche."  

Pour Ian Brossat, la contestation sociale de ces dernières semaines et la mauvaise gestion de cette crise par le gouvernement pourraient avoir des répercussions sur les résultats de LREM aux élections municipales : "Quand on prend les Français pour des imbéciles, à un moment donné, on finit par le payer cash dans les urnes. Si le gouvernement pense s'en sortir comme ça, il a tort."