Retour de djihadistes français : pour Bruno Retailleau (LR), "ce ne sont pas des Français, ce sont des criminels de guerre"

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Le sénateur Bruno Retailleau (LR) a dénoncé l’éventuel retour, évoqué par le gouvernement, de djihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie.
INTERVIEW

L’éventuel retour de djihadistes français détenus en Syrie, évoqué par le gouvernement, est vivement critiqué par la droite. "Ce ne sont pas des Français, ce sont des criminels de guerre. Ce qui s’est passé en Syrie et en Irak sont des crimes de guerre, et même parfois des crimes contre l’humanité. Ces gens sont des criminels de guerre, et ils doivent être jugés en tant que tel", a déclaré le sénateur Bruno Retailleau (LR), interrogé mardi soir par Sonia Mabrouk sur Europe 1.

Le gouvernement a dit étudier "toutes les options" concernant les djihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie, y compris un retour en France. Jusqu'ici, la France n'envisageait que le rapatriement des enfants retenus avec leurs mères, avec l'accord de celles-ci, mais souhaitait que combattants et épouses soient jugés sur place et y purgent leur peine.

"Ce sont des bombes pour la société". Avec le retrait militaire américain, les zones kurdes pourraient être la cible d’une offensive turque ou syrienne, laissant craindre une dispersion des djihadistes étrangers. Dans un tel contexte, Paris n'exclut donc plus leur rapatriement et leur placement en détention en France pour contenir tout menace terroriste s'ils revenaient par leurs propres moyens. "Je me suis rendu à plusieurs reprises en Irak, où il y a un État et où (ces djihadistes) peuvent être jugés. La situation est différente en Syrie. Il y a une sorte de chantage : les Kurdes, qui sont abandonnés par les États-Unis, menacent d’ouvrir les geôles et de les libérer. Dans ce cas-là uniquement, nous avons intérêt à les voir condamner chez nous", approuve Bruno Retailleau.

Le président du groupe LR au Sénat demande cependant une "vraie perpétuité" pour les djihadistes, craignant que ces derniers commettent des actes terroristes sur le sol français lors de leur libération. "Mais ce doit être une vraie perpétuité, pas pour quelques années de prison. Je suis extrêmement préoccupé. Ce sont des bombes pour la société. On ne doit avoir aucune faiblesse avec ces gens, mais plutôt une extrême détermination."