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Au lendemain de la tentative d'attaque au couteau d'une collégienne sur l'une de ses professeurs à Rennes, Robert Ménard, maire divers droite de Béziers et invité de La Grande interview Europe 1-CNews s'est dit "abasourdi". "Dans certains cas, je pense que l'on devrait laisser aux juges la possibilité de ne pas suivre la loi", a-t-il affirmé.

Dans les cas de danger de mort pour le corps enseignant, faut-il aller au-delà des mesures éducatives à l'encontre des mineurs ? C'est la question qui se pose après la tentative d'attaque survenue à Rennes ce mercredi. Pour rappel, une élève de 12 ans, déjà connue pour des troubles du comportement, a menacé avec un couteau une professeure d'anglais dans un collège, sans la blesser, et a été hospitalisée après un examen psychiatrique.

Des mesures simplement éducatives

"J'étais abasourdi", a réagi Robert Ménard, au micro de Sonia Mabrouk ce jeudi matin. "Mais surtout, qu'est-ce que vous en faites de cette gamine ? En plus, elle a moins de treize ans, c'est-à-dire qu'il n'y a une réponse qu'éducative", souligne le maire divers droite de Béziers, invité de La Grande interview Europe 1-CNews. "Bien sûr, il faut des mesures éducatives. Mais tous les cas sont différents et je pense que parfois on devrait laisser aux juges - chaque fois qu'il y a des gosses de moins de 13 ans - la possibilité de ne pas suivre la loi aujourd'hui qui vous oblige à apporter une réponse éducative", a-t-il affirmé.

Pour Robert Ménard, face à une violence qui survient de plus en plus jeune et qui est "de plus en plus radicale", il faut revoir le principe de minorité. Pour rappel, la justice considère qu'un mineur de moins de 13 ans qui commet une infraction n'est pas capable, en principe, de mesurer la portée de son acte. Il s'agit d'une présomption de non-discernement afin de protéger les plus jeunes, selon une ordonnance de 1945. En dessous de 13 ans, il ne pourra donc pas être reconnu coupable d'une infraction. "Et le principe de minorité qui fait que vous coupez la peine en deux systématiquement entre 16 ans et 13 ans, dans un certain nombre de cas, il ne faudrait pas", conclut le maire de Béziers.

Les expertises psychiatriques décideront des suites judiciaires pour la collégienne rennaise. L'enquête écarte à ce stade une quelconque radicalisation de l'adolescente. "Il n'y a pas d'éléments en ce sens", affirme le procureur de la République de Rennes.