Philippe Bas était l'invité d'Europe 1 jeudi matin. 2:58
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Yanis Darras , modifié à
Philippe Bas, sénateur (LR) de la Manche et ancien ministre, est revenu sur la polémique du burkini qui vient d'être autorisé dans les piscines municipales de Grenoble, par le maire de la ville, Eric Piolle. "C'est l'éclatement de la société", juge le questeur du Sénat, qui propose d'inscrire dans la Constitution la limitation de la pression religieuse dans la société. 

Des heures de débat et un résultat serré. Ce lundi, à Grenoble, le conseil municipal aura été explosif. Les élus devaient notamment statuer sur l'autorisation ou non dans les piscines municipales de la ville, du port du burkini. Une question particulièrement inflammable qui a provoqué une polémique nationale. Les élus municipaux ont finalement adopté son port, au même titre que la pratique du sein nu. 

"Que tout le monde sache la règle commune"

Interrogé sur le sujet sur Europe 1, le sénateur les Républicains et ancien ministre, Philippe Bas, propose d'inscrire dans la Constitution la limitation de la pression religieuse sur la société. "Nul ne peut se prévaloir de sa religion pour qu'il lui soit dérogé en sa faveur, la règle commune", peut-on lire dans sa proposition de modification de la Constitution de février 2020.

Le but, c'est qu'"à chaque fois qu'il y a des revendications (religieuses), tout le monde sache quelle est la règle commune", explique-t-il. Objectif, lutter efficacement contre le communautarisme et les pressions de certains groupes religieux sur la société. 

"Emprise"

"La question n'est pas de savoir si c'est une nouvelle révision constitutionnelle, mais de savoir si ce serait une révision de trop", prévient le sénateur. Et d'ajouter : "Et moi, je dis que cette révision est absolument nécessaire. Elle a d'ailleurs été votée par le Sénat. Qu'attend-on pour achever le processus", souligne-t-il. 

Un changement de Constitution, auquel s'oppose la majorité LREM. "Elle a tort", réfute le sénateur LR de la Manche. "Je crois que c'est la solution pour éviter toutes ces tartufferies cachées (...) il y a un moment où les règles de la vie commune doivent s'imposer sans tergiverser. Sinon, c'est l'éclatement de la société. C'est l'emprise exercée par certaines communautés sur celles et ceux qui s'y rattachent. Et ceci, ce n'est plus la République", s'insurge Philippe Bas.