Relaxe en appel pour Jean-Marie Le Pen, jugé pour provocation à la haine raciale

La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la relaxe prononcée en première instance à l'encontre de Jean-Marie Le Pen.
La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la relaxe prononcée en première instance à l'encontre de Jean-Marie Le Pen. © JOEL SAGET / AFP
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Europe 1 avec AFP
La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la relaxe prononcée en première instance à l'encontre de Jean-Marie Le Pen, jugé pour incitation à la haine raciale pour des déclarations visant plusieurs personnalités engagées contre l'extrême droite. "Ça ne m'étonne pas. Ecoutez, on fera une fournée la prochaine fois", avait-il déclaré en 2014 à propos de la lutte de Patrick Bruel contre son parti.

La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la relaxe prononcée en première instance à l'encontre de Jean-Marie Le Pen, jugé pour incitation à la haine raciale pour des déclarations visant plusieurs personnalités engagées contre l'extrême droite. La cour avait examiné le 9 novembre un recours déposé par trois associations antiracistes à l'encontre de l'ancien président du Front national (FN, devenu Rassemblement national), relaxé en première instance pour ces propos tenus en 2014.

"On fera une fournée la prochaine fois"

Dans une vidéo alors diffusée sur son blog, Jean-Marie Le Pen, aujourd'hui âgé de 94 ans, alors député européen, s'en prenait à des artistes engagés contre le FN comme Guy Bedos, Madonna ou encore Yannick Noah. Alors que son interlocutrice lui avançait le nom de Patrick Bruel, Jean-Marie Le Pen avait commenté dans un rire: "ça ne m'étonne pas. Ecoutez, on fera une fournée la prochaine fois".

La cour d'appel a estimé que Jean-Marie Le Pen n'avait commis aucune faute civile et confirmé la décision de première instance. Le 9 novembre, Me Sahand Saber, au nom de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), partie civile, avait plaidé que les propos de l'ancien dirigeant du FN à l'encontre d'un chanteur de religion juive avaient "une portée intrinsèquement antisémite et raciste".

Des propos qui ne peuvent pas "faire l'objet d'une condamnation"

Sa consoeur Marie Mercier, conseil de SOS Racisme, également partie civile, avait estimé qu'en ciblant Patrick Bruel, "c'est la communauté juive dans son ensemble qui est visée". "Fournée renvoie à four qui renvoie au génocide des juifs", avait-elle plaidé.

La représentante du parquet général, qui n'avait pas fait appel après la relaxe de l'ancien candidat à l'élection présidentielle, avait reconnu que "les propos (incriminés) ne sont pas innocents dans la bouche" de Jean-Marie Le Pen, mais jugé qu'"ils ne peuvent pas faire l'objet d'une condamnation". L'avocat de Jean-Marie Le Pen, absent à l'audience, Me Frédéric Joachim, avait quant à lui dénoncé "la fadaise de la procédure", qualifiant au passage les parties civiles de "charognards" et de "vautours" à l'encontre "d'un homme de 94 ans".