Régionales en PACA : trois questions sur le retrait de l'investiture LR à Renaud Muselier

Renaud Muselier
Renaud Muselier ne disposera pas de l'investiture des Républicains aux régionales. © Nicolas TUCAT / AFP
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Hélène Terzian, avec avec AFP , modifié à
Christian Jacob, président des Républicains, a annoncé dimanche matin que Renaud Muselier, candidat à sa réélection en région PACA, n'aurait pas l'investiture Les Républicains pour ce scrutin. Et pour cause : ce dernier s'est allié avec LREM. "Le premier tour doit être celui de la clarté", a dénoncé le patron de LR. Europe 1 vous résume en trois questions ce qui s'est passé.

Le président LR sortant de la région PACA Renaud Muselier "ne pourra pas bénéficier de l'investiture LR" après le retrait, à son profit, de la liste LREM pour les régionales de juin, a annoncé dimanche le patron des Républicains, Christian Jacob. "Le premier tour doit être celui de la clarté et de la fidélité à ses convictions, ses engagements et ses alliés naturels", a affirmé dans un communiqué Christian Jacob, en dénonçant "des petites manœuvres électorales en PACA".

Que s'est-il passé ?

Ce retrait d'investiture est une réplique à l'annonce, par Jean Castex dimanche, d'une liste commune entre LREM et LR pour les élections régionales dans la région PACA, conduite par le sortant Renaud Muselier (LR), dans une région où le risque de voir le Rassemblement national l'emporter est fort. Avec ce rapprochement, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées Sophie Cluzel "et des représentants de la majorité parlementaire" seront sur cette liste.

En quoi est-ce un coup de tonnerre politique ?

"Cette union va bien au-delà d’accords d’appareils, c’est un exemple de la recomposition politique", a expliqué le chef du gouvernement dans le JDD. Dimanche matin également, Gabriel Attal a réagi sur Europe 1 à l'annonce de cette liste commune. Le porte-parole du gouvernement a estimé que le retrait de la liste LREM, loin d'être un renoncement, montrait une "clarification au niveau national pour Les Républicains". Selon lui, le parti est "devenu une façade, un décor de cinéma sur des personnes qui n’ont pas la même ligne sur la plupart des sujets et sur les sujets fondamentaux". Deux lignes semblent se dessiner dans le parti LR d'après lui : "Ceux qui veulent construire avec nous et ceux qui veulent pactiser avec le Rassemblement national."

Qu'en pensent les membres des Républicains ?

Député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, le tenant d'une ligne droitière dans le parti, réagira au micro d'Europe 1, lundi matin, à 8h15. Il s'est en attendant insurgé sur Twitter contre "un coup de poignard dans le dos" de ceux qui "préparaient leur mauvaise soupe sur le petit feu élyséen dans la mauvaise marmite En marche".

Daniel Fasquelle, cadre du parti, dénonce quant à lui une erreur politique. "On ne peut pas critiquer Emmanuel Macron quant à sa politique au plan national et faire alliance avec lui au plan local. C'est une erreur stratégique également dans la mesure où on sait très bien qu'en politique, des additions sont parfois des soustractions : on l'a vu au moment des élections municipales, certains ont voulu se sauver par des alliances avec LREM et ça a eu l'effet inverse. Cela peut aussi faire fuir certains de nos électeurs."

Le président de la région Hauts de France et candidat à la présidentielle, Xavier Bertrand, considère quant à lui que cet accord est un terrible aveu d'échec de la part d'Emmanuel Macron, qui fait ainsi du RN le principal et seul opposant au président. Mais une partie des Républicains ont aussi œuvré à cet accord : Christian Estrosi, maire de Nice, et Hubert Falco, maire de Toulon, sont deux personnalités LR qui ont directement négocié avec Emmanuel Macron.