Réforme des retraites : la commission mixte paritaire valide le report de l'âge légal de départ

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La commission mixte paritaire réunie à l'Assemblée nationale a validé le report de l'âge légal de départ à la retraite. © Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP , modifié à
La commission mixte paritaire (CMP) réunie ce mercredi à l'Assemblée pour trouver un consensus sur la réforme des retraites a validé, en début d'après-midi, le report de l'âge légal de départ à 64 ans, selon des sources parlementaires. Si la commission était conclusive, le texte issu de l'instance devrait encore être soumis jeudi à des votes du Sénat, puis de l'Assemblée.

Les parlementaires réunis mercredi en commission mixte paritaire ont sans surprise adopté le fameux article 7 du projet de réforme des retraites, qui prévoit le report de l'âge légal de 62 à 64 ans, en ce huitième jour de mobilisation dans la rue. Les partisans de ce recul de l'âge légal sont nettement majoritaires dans la composition de cette commission, réunissant sept sénateurs et sept députés, et autant de suppléants. Si la commission était conclusive, le texte issu de l'instance devrait encore être soumis jeudi à des votes du Sénat, puis de l'Assemblée.

"Deux ans ferme pour la population", fustige Mathilde Panot

"L'article 7 qui reporte l'âge de départ à 64 ans est adopté en CMP, avec la complicité des LR. 10 parlementaires votent à huis-clos 2 ans ferme pour l'ensemble de la population", a réagi dans la foulée sur Twitter la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, présente dans la commission.

"Le décalage de l'âge de départ est injuste et aggravera la précarité. Nous continuons notre mobilisation contre cette réforme injuste", a abondé sur Twitter Arthur Delaporte (PS).

"70% des Français y sont opposés, 70% de la CMP est composée de ceux qui soutiennent ce report : ils en répondront devant les électeurs", a dénoncé de son côté le député du groupe RN Thomas Ménagé, lui-aussi présent dans la commission.

Débat sur le dispositif carrières longues

Les parlementaires vont examiner dans la foulée l'article 8, qui comprend notamment les mesures prévues pour les carrières longues. Le député LR du Lot Aurélien Pradié, et avec lui une partie du groupe LR, demande à ce que tous les bénéficiaires du dispositif carrières longues (qui ont commencé à travailler avant 21 ans) ne cotisent pas plus de 43 annuités, sans considération d'âge légal.

Le bruit a couru mercredi dans les couloirs de l'Assemblée que le gouvernement allait accéder à cette demande en CMP, à la veille d'un vote très incertain au Parlement. Mais les parlementaires de gauche le contestent, estimant que le gouvernement ne fait que reprendre une proposition du gouvernement, jugée insuffisante par le député LR. "Un tiers des gens en carrière longue devraient cotiser plus" que les 43 annuités, a insisté à l'Assemblée Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise.

"C'est une arnaque puisque toujours cumulatif avec le décalage de l'âge", a dénoncé l'écologiste Sandrine Rousseau. "Ça n'est pas l'amendement Pradié qui était beaucoup plus large", a confirmé devant les journalistes le député MoDem Philippe Vigier, membre de la majorité présidentielle à l'Assemblée, qui défend toutefois une avancée.

"L'idée c'est qu'il y ait pour tout le monde 43 annuités mais en respectant des bornes d'âges. Partir à 58, 60 ou 62 ans, mais en respectant les 43 annuités avec 5 trimestres" travaillés avant un certain âge, a indiqué le sénateur macroniste Xavier Iacovelli. "L'amendement qui pourrait être accepté n'est pas celui de Pradié. Il comporte toujours des bornes d'âge", a confirmé auprès de l'AFP un cadre LR.