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Louis de Raguenel , modifié à
Le texte de la très contestée réforme des retraites arrive ce lundi à l’Assemblée nationale. Et le message de Matignon est clair : Élisabeth Borne veut tout faire pour éviter d'utiliser l'article 49-3 de la Constitution, en trouvant une majorité. Dans un entretien au JDD, la Première ministre s'est dit prête à faire des concessions aux Républicains.

J-1 avant les débats autour de la réforme des retraites. Le texte sera officiellement débattu ce lundi dans l'hémicycle, avec plus de 20.000 amendements déposés, dont 13.000 de la France insoumise. Dans un grand entretien accordé au Journal du Dimanche, la Première ministre Élisabeth Borne s'est dit prête à faire quelques concessions et le dit explicitement : "Nous allons bouger". Le message de l’hôte de Matignon est clair : elle veut tout faire pour éviter d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution, en trouvant une majorité.

Le dispositif des carrières longues étendu ?

Concrètement, avant même le début des débats, Élisabeth Borne fait une nouvelle concession aux Républicains, "en étendant le dispositif carrières longues à ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans", qui pourront donc "partir à 63 ans" à la retraite, contre 64 ans dans le texte initial.

La mesure, si elle est adoptée, coutera entre 600 millions et un milliard d’euros pour seulement "30.000 personnes concernées par an" selon Élisabeth Borne. Il faut bien comprendre que c’était la condition sine qua non du parti de droite pour voter le texte.

Un point d'étape en 2027

Autre assouplissement de la Première ministre : un point d’étape à mi-parcours de la réforme, en 2027. La demande venait principalement du Modem, allié d’Emmanuel Macron. "Pas d'objection" particulière à cela a confié Élisabeth Borne, qui explique dans le même temps que la présidentielle de 2027 et les législatives qui s'en suivront seront "une forme de clause de revoyure".

Pour terminer, dans cet entretien, la Première ministre monte au front pour réaffirmer que cette réforme des retraites, présentée comme "la mère des réformes" par Emmanuel Macron, se fera coûte-que-coûte… Sans le soutien de la rue.