Réforme constitutionnelle : "la balle est dans le camp de l’exécutif", selon Bruno Retailleau (LR)
Sur Europe 1, Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, a estimé mardi qu'il appartient désormais à François Hollande de continuer ou d'interrompre le vote de la réforme constitutionnelle.
La réforme constitutionnelle est-elle définitivement enterrée ? Mardi, le Sénat, à majorité de droite, a voté la révision constitutionnelle annoncée par François Hollande après les attentats du 13 novembre . Mais cette nouvelle version limite la déchéance de nationalité aux seuls binationaux , là où l'Assemblée l'avait élargie à tous les Français afin de ne pas créer de discrimination.
"Ce n'est pas nous qui avons décidé de l'enterrer". "Ce n'est pas nous qui avons décidé de l'enterrer ", a estimé mardi sur Europe 1 Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. "Nous avons voté au Sénat scrupuleusement l'engagement du président de la République, tel qu'il l'a énoncé le 16 novembre dernier à Versailles , lorsque nous avons été réunis en congrès. Mais il y a eu une zizanie à gauche, qui a d'ailleurs abouti à la démission de Christiane Taubira et on se retrouve maintenant avec un texte qui ne convient plus, notamment aux députés de gauche. Nous avions dit oui à la déchéance mais non à l'apatridie. Ce n'est pas ce que veulent les députés. Par conséquent, nous considérons que la balle est dans le camp de l’exécutif, et plus généralement de la gauche", a-t-il précisé.
"L'état d'urgence fonctionne déjà". "Ce que nous ne voulons pas, c'est donner le spectacle aux Français d'une réunion à Versailles sur la constitutionnalisation de l'état d'urgence alors même que chaque Français peut observer aujourd'hui que l'état d'urgence fonctionne déjà, sans pour autant avoir été constitutionnalisé. Cette réforme n'apporte rien à la protection dans le quotidien de nos compatriotes", a-t-il souligné.
Deux scénarios possibles. Deux scénarios semblent encore possibles, si l'on en croit des sources gouvernementales : poursuivre le projet de réforme avec le seul article 1 sur la constitutionnalisation de l'état d'urgence, plus consensuel que la déchéance, en lui adjoignant éventuellement la réforme du Conseil supérieur de la magistrature ; ou carrément l'abandon de l'ensemble du projet . "Ça ne dépend plus de nous", insiste Bruno Retailleau, avant d'assurer qu'au Sénat, "on n'est vraiment pas sur un problème de clivage".