Ligne, alliances, leadership... la reconstruction de la droite, ça commence aujourd’hui

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Aurélie Herbemont, édité par Marthe Ronteix , modifié à
Après la débâcle des élections européennes et la démission de Laurent Wauquiez, Les Républicains cherchent un nouveau souffle. Le président du Sénat Gérard Larcher réunit d'ailleurs plusieurs hiérarques de la droite et du centre pour initier un "chantier de reconstruction".
ON DÉCRYPTE

Après la démission de Laurent Wauquiez de la présidence des Républicains, la droite cherche à s'organiser. Avec à peine 8,44% des suffrages aux élections européennes de dimanche, le parti a enregistré une véritable déroute. Il s'agit donc désormais de trouver un nouveau souffle. Le président du Sénat Gérard Larcher réunit d'ailleurs à Paris plusieurs hiérarques de la droite et du centre pour initier un "chantier de reconstruction". Le rendez-vous est pris pour 17h dans un hôtel proche de la Tour Eiffel.

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Plus de questions que de réponses

Les ténors des Républicains se téléphonent beaucoup. Députés, sénateurs, François Baroin, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand... tout le monde s’appelle. Et si Nicolas Sarkozy ne veut "surtout pas entrer dans la danse", il est, selon ses amis, "préoccupé", "attentif" voire "dépité de ce qui se passe". Car la démission de Laurent Wauquiez n'a pas résolu tous les problèmes du parti.

Trois questions essentielles demeurent : la marque LR est-elle morte ? quelle est la ligne du pari ? Qui peut l'incarner ? Et il y a autant de réponses à ces interrogations que de personnes interrogées. Par ailleurs, les statuts des Républicains prévoient une nouvelle élection deux mois après la démission de son président, ce qui amènerait les sympathisants aux urnes en août. Mais mieux vaut ne pas se précipiter. 

Les élections municipales en ligne de mire

Un quatrième élément se dégage également : les élections municipales qui auront lieu dans neuf mois. "On peut s'en sortir... ou disparaître", glisse un élu. C'est d'ailleurs à cet enjeu que le président du Sénat Gérard Larcher consacre sa réunion de mardi à 17 heures. "Le statu quo ne peut être une réponse. Nous ne pouvons assister, spectateurs, à la désintégration de la droite et du centre qui seuls peuvent représenter une alternance crédible. Je ne peux m'y résoudre", a-t-il écrit dans sa lettre d'invitation.

Les présidents de groupes parlementaires, ceux des associations d'élus (des maires et des départements), des régions sont invités... dont Laurent Wauquiez, président la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a prévu de se rendre à cette réunion. En revanche, Xavier Bertrand n'a pas donné suite à cette invitation. Le président de la région Hauts-de-France avait quitté le parti en 2017, au lendemain de l'élection de Laurent Wauquiez.

Quelles alliances sont possibles ?

Le sujet central au menu de cette réunion de "reconstruction" sera les alliances avec les centristes. "Aller chercher les 2% de l'UDI, ça c'est de l'élargissement", ironise un ténor. Quant aux autres questions, elles promettent d'être débattues. Certains assurent qu'ils tiennent à une troisième voie, entre En marche et le Rassemblement National, et qu'il faut "redonner envie aux élus de prendre l'étiquette du parti de droite". À l'inverse, d'autres le disent sans détour : la question "d'alliances locales avec En marche se posera forcément".