Quatennens dénonce un hommage "insuffisant" à Samuel Paty, décidé par une instance "opaque"

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Invité du "Grand Rendez-vous" d'Europe 1, dimanche matin, Adrien Quatennens s'est exprimé sur les attentats qui ont récemment endeuillé la France. Le député du Nord et coordinateur de La France insoumise estime que l'hommage à Samuel Paty aurait mérité "un temps de discussion" dans les écoles.

À l'école, comment rendre hommage à Samuel Paty, décapité à Conflans-Sainte-Honorine il y a deux semaines ? "Pour renforcer les valeurs de la République", la lecture de la lettre de Jaurès "aux instituteurs et institutrices" de 1888 sera l'un des temps forts de cet hommage rendu lundi dans les établissements scolaires à ce professeur assassiné par un terroriste. Contrairement à ce qui avait été annoncé, la rentrée ne sera pas décalée à 10 heures. C'est la raison pour laquelle Adrien Quatennens, député LFI du Nord, considère au micro d'Europe 1 qu'il s'agit d'un hommage "insuffisant".

Quatennens voulait une rentrée décalée

"C'est le conseil de Défense, instance opaque, qui a décidé de modifier de l'hommage à Samuel Paty", critique le coordinateur de La France insoumise dans le Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos. D'après lui, l'hommage "aurait mérité un vrai temps de discussion entre les professeurs et entre les élèves" sur les questions de liberté d'expression et de laïcité. Il y aura une minute de silence à 11 heures, après la lecture de la lettre de Jean Jaurès.

Pour Adrien Quatennens, "on aurait pu penser que la rentrée était décalée d'une journée" pour préparer au professeur d'histoire-géographie d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine, dont la mort a plongé la France dans l'effroi vendredi 16 octobre.

Prendre le temps d'expliquer les notions

"Un temps pédagogique" pourra être organisé en classe, mais il ne sera pas obligatoire, a défendu le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Au micro d'Europe 1, Adrien Quatennens défend la nécessité de prendre du temps pour aborder avec les enfants des notions "complexes" comme "le fait, par exemple, de dire, en tant qu'État, on n'endosse pas ce que disent des caricatures, mais on défend le droit de caricaturer. C'est quand même assez subtil, il faut le reconnaître. La liberté d'expression, c'est important et il faut pouvoir l'expliquer."

Enfin, sur la question sensible des caricatures, le numéro deux de La France insoumise considère qu'"il faut faire œuvre de pédagogie" avec "des explications autour des caricatures". "Il n'y a pas lieu de choquer pour prouver qu'on est libre. On peut les montrer, à la condition qu'on sache les expliquer" et "dans le cadre d'une discussion". "Il ne s'agit pas de les montrer comme quelque chose d'identitaire", précise-t-il.