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Jacques Serais / Crédits photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Après le vote de la motion de rejet du projet de loi immigration par les députés, quelle sortie de crise pour le gouvernement ? Alors que l'exécutif cherche une solution pour sortir de l'impasse politique, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire appelle à "reprendre la version du texte du Sénat", bien plus ferme que celle que les députés ont rejetée.

C’est une sortie qui ne passe pas inaperçue. Alors que l’exécutif cherche une solution pour sortir de l’impasse son projet de loi immigration, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est exprimé dans les colonnes du Figaro pour appeler à "reprendre la version du Sénat". Un texte bien plus à droite que celui initialement présenté par le gouvernement, mais qui avait été détricoté en commission des Lois de l’Assemblée nationale.

Reconnaître la défaite

Une prise de position que le ministre de l'Économie justifie par un manque "structurel de fermeté et d'autorité" dans notre pays, selon lui. Mais, en mettant le cap à droite, Bruno Le Maire joue pleinement sa carte pour tirer son épingle du jeu et profite de l'affaiblissement de Gérald Darmanin

Car l'initiative est loin d’être anodine tant ses déclarations sans ambages démontrent une ambition sans limites. "Il faut reprendre la version du Sénat" assume le ministre de l’Économie pour un projet de loi immigration "ferme". Alors, pour cet ancien membre des Républicains, une voie de passage est bel et bien "trouvable".  La majorité doit "reconnaître qu’elle a subi une défaite", et "les vainqueurs, les LR" doivent faire "preuve d’un peu de mansuétude".

"Il faut avoir le sens des responsabilités"

Bruno Le Maire appelle ses anciens amis LR à faire "bouger les lignes sur deux points sensibles" : "l’aide médicale d’État et les conditions d’accès aux aides sociales", ce qui aux yeux de l’aile gauche de la majorité serait loin d’être suffisant. Mais le ministre semble n’en avoir que faire : "Il faut avoir le sens des responsabilités", insiste son entourage. "S’il y a dix c**nards chez nous qui n’ont pas envie de voter, on s’en fout ! On trouvera les voix chez les Républicains !", presse l’un de ses proches. Cap à droite donc pour Bruno Le Maire, qui se positionne ainsi en recours pour succéder à Élisabeth Borne.