Jean-Luc Mélenchon, à l'ouverture du procès.
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Chloé Triomphe, édité par G.P. , modifié à
Le leader de la France insoumise comparaît pour "actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation" pendant deux jours au tribunal correctionnel de Bobigny.

Le procès sous tension de Jean-Luc Mélenchon et de cinq de ses proches pour rébellion et actes d'intimidation a démarré jeudi à Bobigny. Le leader de la France insoumise s'est longuement exprimé cet après-midi et il martèle sa ligne de défense très politique.

"Je parle fort, je suis véhément, mais je n'ai frappé personne"

Jean-Luc Mélenchon s'est expliqué très calmement à la barre, avec une grille de lecture totalement politique de ces perquisitions multiples et simultanées, qui datent d’octobre 2018. Selon lui, il ne fait aucun doute que la ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur étaient "tapis derrière cette opération". Jean-Luc Mélenchon indique qu'il a donc eu une attitude adaptée "au moment, à l'agression et à l’humiliation" ressentis à cet instant-là, face à des policiers qui ne l'ont pas salué et face à un procureur qui ne s'est pas présenté. "Je parle fort, je suis véhément, mais je n'ai frappé personne", a-t-il affirmé à la barre.

"Je regrette de vous avoir perturbé par mes décibels"

S'en est suivi une passe d'armes, un combat d'éloquence et d'ironie avec l'un des avocats des policiers qui lui demande s'il s'excuse. Jean-Luc Mélenchon se tourne alors vers les policiers et répond : "je regrette de vous avoir perturbé par mes décibels au point d'avoir sept jours d'ITT (incapacite totale de travail, ndlr)". Rires dans la salle. Mais au-delà de l'ironie, les débats se poursuivent sous la forme d'un dialogue de sourds entre deux camps aux logiques et aux raisonnements totalement irréconciliables.