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Antonin André, chef du service politique d'Europe 1
La remontée dans les sondages de François Fillon pourrait venir brouiller le duel annoncé entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.

À six jours du scrutin, l’incertitude monte. Qui arrivera en tête du premier tour de la primaire à droite, dimanche prochain ? Alors que s’ouvre la dernière semaine de campagne, Alain Juppé reste le favori des sondages, et pourtant, l’écart avec ses rivaux se resserre.

La remontée de François Fillon. L'ancien chef du gouvernement, qui n’a cessé de progresser ces dernières semaines dans les enquêtes d’opinion, est convaincu qu’il sera la surprise de cette primaire. Deux sondages consécutifs, Odoxa et Tns-Sofres, lui donnent plus 9% et plus 7% d’intentions de vote par rapport aux précédentes estimations. Mais il n’y a pas que les sondages, François Fillon déplace également les foules. Lors de son dernier meeting, à Biarritz ce week-end, plusieurs centaines de personnes n’ont pas pu rentrer. Les 4.000 places de son meeting de vendredi, au Zénith de Paris, sont déjà complètes. Constant dans ses positions, sérieux, François Fillon engrange face à des concurrents trop en retrait, comme Alain Juppé, ou trop excessifs, comme Nicolas Sarkozy.

Dernière ligne droite. Pourtant, ses adversaires ne comptent pas en rester là. Alain Juppé a prévu de riposter. Son entourage prévient que le maire de Bordeaux rendra les coups, notamment sur "l’alternance molle", évoquée par Nicolas Sarkozy. Ce dernier, de son côté, cherche à mobiliser entre un million et un million et demi de sympathisants pour le scrutin ; l’ex-chef de l’Etat a donc encore prévu une quinzaine de meetings avec ses principaux soutiens pour bien mailler l’ensemble du territoire. François Fillon, après un début de campagne où il a largement ciblé Nicolas Sarkozy, a choisi désormais de s’en prendre à Alain Juppé, en pointant ce qu’il considère comme un réformisme modéré et inefficace.

Face à la fluidité de l’électorat, il est difficile, à ce stade, de donner l'avantage à l'un ou à l'autre ; Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont désormais tous les trois une stature présidentielle face à une gauche moribonde.