Primaire de la gauche : quelle stratégie adoptent les candidats pour le troisième débat ?

Les sept candidats se retrouvent jeudi soir pour un ultime débat avant le premier tour
Les sept candidats se retrouvent jeudi soir pour un ultime débat avant le premier tour © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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David Doukhan, avec Sandrine Prioul (édité par C.L.) , modifié à
Attaque pour Vincent Peillon, contre-attaque pour Manuel Valls, mesures concrètes chez Montebourg... A chacun son plan pour séduire les indécis à trois jours du vote.
L'ENQUÊTE DU 8H

Le dernier débat à sept de la primaire de la gauche, organisé par Europe 1 et France 2 avant le premier tour, réunit les sept candidats jeudi. Les candidats perçoivent ce débat - intitulé "L'heure du choix" - comme décisif, trois jours avant le premier tour.

"Tout peut arriver !". Les candidats sont dans le noir : l'opinion publique est volatile, les instituts de sondage remis en cause, la campagne a été ultra-courte. Dans les QG, les expert des sondages s’arrachent les cheveux. "On n'y comprend rien", soupire l'un d'eux. "Tout peut arriver !" C’est pour ça que le débat de jeudi soir est extrêmement important, comme l'explique Philippe Baumel, de l’équipe d’Arnaud Montebourg. "Je crois que beaucoup de Français vont se déterminer dans la dernière ligne droite, quelques heures avant le scrutin. Le dernier débat est donc essentiel et c'est pour cette raison qu'il faut prendre du relief avec des propositions concrètes."

"Faire péter le théâtre d'ombre". De son côté, Manuel Valls n’a plus l’intention de jouer les punching-ball. Lundi soir, il a réuni son état-major autour d’un apéro "saucisson et Croze Hermitage". Son équipe était contente de sa prestation au débat de dimanche. Pas lui ! "J’aurais dû me révolter davantage, c’est là que je suis bon. Plus question de me laisser cibler sans répondre !", analyse l'ancien Premier Ministre, selon des propos rapportés par un proche. Vincent Peillon est prévenu, mais ça ne devrait pas l’arrêter. Il confie à Europe 1 "vouloir faire péter le théâtre d’ombre". Il a déjà commencé dimanche, il va continuer jeudi.

Vers une union Hamon-Montebourg ? Quant à Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ils ont une équation complexe à résoudre. C’est la course pour se qualifier mais en même temps ils ont déjà en tête qu’ils auront besoin de s’unir entre les deux tours pour battre, par exemple, Manuel Valls. Résultat, le ton est monté fort entre leurs entourages mais les candidats, eux, auront tendance à s’épargner jeudi soir. Pas question de créer de blessure irrémédiable. Des contacts ont d'ailleurs déjà été noués entre les états-majors Montebourg et Hamon pour construire, comme le dit l’un des émissaires, "un accord politique de second tour".

Dimanche, François Hollande était ostensiblement allé au théâtre pendant le deuxième débat. Une sortie très remarquée et qui avait blessé les candidats, surtout Manuel Valls. François Hollande est en déplacement dans les Ardennes et demain dans les Vosges. Mais dans la soirée, c’est prévu, il regardera le débat depuis la préfecture des Ardennes.

Dernières négociations. A quelques heures du débat, l'heure est aux derniers réglages sur le plateau. "La température sera de 19 degrés en permanence car au-delà on risque la transpiration", détaille Didier Froehly, le réalisateur. Sylvia Pinel a été placée au centre et a été tirée au sort pour parler la première. Particularité de ce dernier débat, les candidats auront chacun carte blanche pendant une minute pour aborder un thème de leur choix. En coulisses, on procède aux négociations de dernière minute entre équipes de campagne pour échanger des loges car les candidats ne souhaitent pas se croiser avant le débat.

Soirée spéciale sur Europe 1

Dès 17h, les équipes d'Europe 1 s'installent en direct du studio du débat à Saint-Cloud. Jusqu'à 18h, les Grandes Voix analyseront les enjeux de l'ultime débat. Puis Nicolas Poincaré prendra le relais dans Europe 1 Soir, entouré des grandes signatures de la station. Ils recevront dès 18h40 les trois intervieweurs : Fabien Namias, Léa Salamé et David Pujadas. A 19h, Christophe Borgel, l'organisateur de la primaire sera en direct dans le Club de la Presse, avant que les proches des candidats se succèdent au micro.

A 20h55, le débat sera à suivre en direct et en intégralité sur l'antenne d'Europe 1. Les candidats seront interrogés sur des questions de société telles que la santé, l'assurance maladie, les services publics, la fracture territoriale, ainsi que le protectionnisme et le chiffrage des programmes politiques. Suivra une analyse à chaud des performances des candidats.