Ils sont douze candidats, pour l'heure, à vouloir se présenter à la primaire de la droite et du centre. 2:00
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William Galibert et R.Da.
Pour les candidats à la primaire de la droite et du centre qui n'ont pas encore récupéré le nombre suffisant de signatures pour pouvoir participer aux scrutins des 20 et 27 novembre, les jours sont comptés.

Chez Les Républicains, c'est la révolte des petits candidats. Nathalie Kosciusko-Morizet accuse Nicolas Sarkozy de verrouiller la primaire qui désignera le représentant du parti pour 2017. Hervé Mariton parle de "finauderie" à propos l'ancien chef de l'Etat, déjà en campagne mais pas encore déclaré. Pour pouvoir se présenter, les outsiders de la primaire sont lancés dans la course aux parrainages.

Coups de fil. En plus des 20 parlementaires, il faut le soutien de 2.500 adhérents. Pour Hervé Mariton, le député de la Drôme, une petite équipe de bénévoles se relaient au téléphone dans son QG du VIIe arrondissement de Paris. Dehors le soleil brille, mais à l’intérieur le téléphone sonne, souvent dans le vide, et quand ça répond, ce n'est pas toujours pour de bonnes nouvelles... "Je vous remercie, mais je soutiens Nicolas Sarkozy maintenant !", tranche une voix au bout du combiné. Pas la peine d'insister, au suivant...

Des vacances sacrifiées. Une poignée de militants arrache les soutiens un par un depuis juin. Un été passé loin du soleil, mais pour ces sympathisants le jeu en vaut la chandelle. "Si ça peut permettre à un candidat fort, un candidat avec des idées auxquelles j’adhère de pouvoir se présenter à la primaire et éventuellement d’être président, ce n’est pas un sacrifice vain", explique l'un d'eux.

Manque d’assistance de la part du parti. L'exercice est laborieux, les soutiens se collectent sans l'aide des Républicains, car le parti n'a pas transmis ses fichiers d'adhérents. "On a des fichiers qu’on s’est construit un peu à la force du poignet ces deux dernières années […]. Le plus gros reproche c’est le manque de communication et de pédagogie à l’égard des adhérents, qui bien souvent ne savent pas qu’il y a un tour de parrainage", regrette François Péguillet, collaborateur d'Hervé Mariton.

Date limite. Dans ces bureaux, le meilleur moment c'est l'arrivée du courrier, lorsque le facteur apporte la moisson de parrainages. "On aura les 2.500", disent les petites mains du député de la Drôme. Fin du compte à rebours le 9 septembre.

Pas assez de femmes

Alain Juppé a vivement "encouragé" dimanche ses soutiens à parrainer Nathalie Kosciusko-Morizet, pour qu'elle soit en mesure de se présenter à ce scrutin pré-présidentiel des 20 et 27 novembre. "Ce serait déplorable qu'il n'y ait pas de femmes à la primaire", a assuré le maire de Bordeaux, soulignant également les "qualités" de NKM : "Elle comprend mieux que quiconque la révolution numérique. Elle a pour elle sa jeunesse et sa modernité".

Invité mercredi de la matinale d’Europe 1, Thierry Solère, président du comité d’organisation de la primaire, a estimé de son côté qu’il revenait uniquement "aux élus et aux parlementaires" de choisir le candidat auquel ils souhaitent adresser leur parrainage. "La règle est la même pour tout le monde, c’est ça une compétition", a-t-il tranché, avant néanmoins de reconnaître : "S’il n’y avait pas de femme à la primaire de la droite et du centre, ça dirait une chose que je ne veux pas cacher : c’est qu’il n’y a pas suffisamment de femmes dans la vie politique à droite."