Primaire à droite : la semaine à quitte ou double des candidats

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Margaux Baralon , modifié à
Alors que le premier tour du scrutin a lieu le 20 novembre, les sept candidats et leurs équipes ont choisi avec soin le lieu de leurs derniers meetings, tels que Nice, Lille, et bien sûr Paris.

"Rien n'est à exclure", "des surprises sont possibles"… À moins d'une semaine du premier tour de la primaire de la droite, les sondeurs ne sont certains que d'une chose : il ne faut être sûr de rien. Les inconnues sont nombreuses. Les centristes, voire les électeurs habituellement de gauche, vont-ils se déplacer ? François Fillon, galvanisé par des sondages favorables, va-t-il perturber un ordre d'arrivée qui certains pensaient établi ?

Pour les sept candidats, la dernière ligne droite de la campagne est cruciale. Parce qu'ils sont, somme toute, souvent proches idéologiquement, les électeurs de droite peuvent aisément se reporter sur l'un ou l'autre au dernier moment. D'où la nécessité de frapper fort. Et au bon endroit.

Zénith de Paris : Juppé montre les muscles. Alain Juppé, par exemple, a prévu de marquer le coup. Il tient lundi soir un meeting au Zénith de Paris, énorme salle qui peut accueillir près de 6.000 participants. Le maire de Bordeaux montre donc les muscles, et répond à celui qui lui dispute la première place du scrutin, Nicolas Sarkozy. L'ancien président a déjà fait une réunion publique au Zénith, le 9 octobre. Et avait réussi à faire salle comble. "J'attends de voir maintenant ceux qui feront des discours ici", avait-il lancé après ce succès d'affluence. Alain Juppé est donc attendu au tournant.

Le maire de Bordeaux sera ensuite à Lille, vendredi, pour un meeting au Grand Palais. Encore une fois, la ville n'est pas choisie au hasard. Non seulement c'est le lieu de naissance du général de Gaulle, mais c'est aussi la capitale de la région des Hauts-de-France, présidée par Xavier Bertrand. Valérie Pécresse ayant déjà choisi de soutenir Alain Juppé, Xavier Bertrand est le dernier poids lourd de la droite à n'avoir pas tranché. Il pourrait (enfin) afficher la couleur, à 48 heures du premier tour.

Déplacements dans le Sud : Sarkozy sur les terres du FN. L'ancien président a, comme Alain Juppé, prévu deux réunions publiques dans la dernière ligne de droite. Il sera à Nice mardi et à Nîmes vendredi, en repassant à Paris entre-temps pour le dernier débat avant le premier tour. Dans les deux villes du Sud, où le Front national fait de bons scores, Nicolas Sarkozy est en terrain conquis. Son discours sur la sécurité et l'islam y rencontre beaucoup d'échos. Et l'ancien chef de l'État peut compter sur des soutiens de poids, notamment à Nice Christian Estrosi, président de la région Paca, et Eric Ciotti, son porte-parole, député des Alpes-Maritimes.

La commune de Nîmes, de son côté, est un symbole pour Nicolas Sarkozy. Le 9 mai 2006, alors qu'il était toujours ministre de l'Intérieur, c'est là-bas qu'il avait lancé la campagne qui l'avait mené à la victoire en 2007. Depuis, lui et ses proches aiment à penser que la ville lui porte bonheur.

Palais des Congrès parisien : Fillon finit dans la capitale. François Fillon est à Metz lundi soir. La Lorraine est une (ex-)région dans laquelle l'ancien Premier ministre compte beaucoup de soutiens, notamment celui de Gérard Longuet, sénateur de la Meuse. Mais c'est surtout à deux jours du scrutin que le principal challenger d'Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, qui pointe en troisième position dans les sondages, mettra un point d'orgue à sa campagne. Vendredi soir, François Fillon sera au Palais des Congrès, à Paris. Selon Le Parisien, près de 4.000 sympathisants ont déjà réservé leur place. De quoi prouver qu'il a bien un électorat déterminé derrière lui.

Les Docks de Paris : Bruno Le Maire boucle la boucle. Celui qui, un temps, a pu prétendre au titre de troisième homme de la primaire, n'a finalement pas réussi à créer une dynamique. Bruno Le Maire tentera néanmoins de rassembler ses soutiens une dernière fois lundi, aux Docks de Paris, en Seine-Saint-Denis. Exactement là où il avait lancé sa campagne, le 5 mars dernier. À l'époque, 2.000 personnes avaient fait le déplacement et avaient acclamé le candidat, qui s'était offert une traversée de la salle. La boucle sera bouclée.

Les petits candidats se focalisent sur le débat. Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson, eux, ont déjà fait leur grand meeting et n'en prévoient pas d'autres, préférant se concentrer sur le troisième débat, jeudi soir. Ce qui n'empêche pas NKM d'organiser quelques déplacements. Elle sera ainsi à Rungis, puis au salon de la Silver Economy mardi. La députée de l'Essonne achèvera sa campagne vendredi, dans le Tarn, d'où vient Philippe Folliot. Ce député centriste la soutient depuis le début, et est même devenu son porte-parole.